jeudi 13 novembre 2008

Notes sur un texte de Kaczynski

Les éditions Xenia, viennent de publier la totalité des textes de Kaczynski. Kaczynski est une prisonnier états-uniens, plus connu sous le nom d'Unabomber. Lecteur d'Ellul, certains que le système technicien n'est pas réformable, il envoya des colis piégés a des scientifiques dont ils jugeait qu'ils participaient à son dévellopement. Kaczynski n'est pas un simple bandit social (voir le livre "Les Bandits" de E. J. Hobsbawm éd. Zones), il à eu une formation de mathématicien et ses intérogations ne sont pas dénuées d'intérêts. Pour éviter la police et vivre comme il l'entendait K. s'était installé dans une petite cabane au beau milieu de la forêt pour y vivre dans une autarcie importante. Certains groupes d'anarcho-primitivistes font de lui et de son aventure un illustrateur de leur mouvement, un fervent activiste de leur cause. Cependant, K. ne se laisse pas envahir par les idéologies sommes toutes questionnables et leur écrit un petit article critique. C'est de cet article que nous avons fait une note de lecture.

La vérité au sujet de la vie primitive – Une critique de l'anarcho-primitivisme1.

1.Présentation. L'article à pour objectif de faire tomber un mythe minoritaire « incluant incontestablement quelques éléments véridiques » qui tend à se généraliser et qui présente les sociétés ou groupes non industriel et particulièrement les chasseurs-cueilleurs comme des sociétés idéales où « personne n'avait besoin de travailler, il suffisait de cueillir sa nourriture dans les arbres, la mettre dans sa bouche et passer le reste du temps à se divertir. Il n'y avait pas de différence entre les hommes et les femmes, il n'y avait ni maladie, ni compétition, ni racisme, ni sexisme ou homophobie, les gens vivaient en harmonie avec les anomaux et tout était amour partage et coopération.2 »

2.Le travail et l'abondance primitive. Le flou autour de ce qui est reconnu comme travail et le nombre d'heure qui est consacré est certainement supérieur au 4 h par jour ou 28 h par semaines (en moyenne) annoncés par les anarcho-primitiviste. Sont souvent écartés de ce temps de travail : le travail des femmes plus important concernant la garde et l'élevage des enfants, le temps de préparation et de cuisine des aliments (ne sont pris souvent en compte que le temps de cueillette et de chasse) ainsi que la confection de vêtement ; toutes ces activités peuvent être très longue en raison du temps nécessaire et des outils rudimentaires pour traiter les aliments et les peaux (dont le tannage recquiert un temps très important). On devrait retrouver grossièrement une semaine de 40 à 60 heures. Parfois la chasse elle même, peu ammener à parcourir 24 km avec des pics à 64 km (soit certainement environ 12 h de marche).

Mais Kaczynksi avance une thèse tout a fait intéressante « La durée du temps de travail n'est pas ce qui importe ». En effet si parfois les tâches elle mêmes pouvaient être monotones et nécessiter un effort physique et une habilité importante, le travail du chasseur-cueilleur paraît beaucoup plus « libre ». « Le travail du chasseur-cueilleur tend vers un but précis [...] pas abstrait, lointain ou artificiel : il est concret, bien réel et directement lié à l'individu. Ce dernier travaille pour satisfaire ses propres besoins physiques, ceux de sa famille et de son entourage. [...] il n'est pas exploité, il n'est asservi à aucun patron, personne ne lui donne d'ordres3 ». Ce qui peut donc changer positiviement c'est le sentiment vis a vis des activités elle même qui peuvent passer d'un statut qui nous semble désagréable à des activités considérable comme des divertissements.

3.L'égalité des sexes. La dominance mâle était bien établie, entraînant parfois des brutalités incontrôlées envers les femmes. Par exemple selon Nancy Bonvillain chez les Broussards Dobe « La plupart des chefs et des portes paroles sont des hommes [...] ; la prise de parole des hommes dans des discussions incluant les deux sexes s'élève à environ deux tiers du total ». On y pratique « le mariage forcé de filles à peine adolescentes avec des hommes beaucoup plus âgés qu'elles4 ». Colin Turnbull rapporte des paroles des pygmées mbuti d'Afrique : « il est de bon ton de battre régulièrement sa femme, et on attend de la femme qu'elle rende les coups. », « Peut-être aurait-il dû la battre plus fort, dit Tungana (un vieil homme), car certaines filles aiment être battues ». Dans ce groupe humain un « tuyau de pipe obtenu par une femme est considéré comme la propriété du mari. » « Les hommes disent qu'une fois qu'ils ont couché avec une fille, s'ils ont envie d'elle, ils peuvent la prendre par surprise, la peloter et la soumettre à leur volonté5 », ce qui ne correspond à rien d'autre que du viol par connaissance. Parmi les Sirionos comme le rapporte Holmberg « « L'ensemble de la famille est généralement dominé par le plus âgé des mâles actifs ». « Les femmes sont dominées par les hommes ». « Si un homme est dans la forêt seul avec une femme... il peut la jeter au sol avec rudesse et prendre son trésor (sexe) sans même dire un mot ». [...] « Bien que le titre ererekwa soit réservé à un chet par les hommes, si l'on demande à une femme : qui est ton ererekwa ? Elle répondra invariablement : mon mari »6 ». Poncins rapporte que les épouses esquimaudes « devaient accepter d'être prêtées, qu'elle le veuillent ou non ». Les Aborigènes australiens ne sont pas en reste, Massola et Elkin rapportent que les femmes « n'avaient pratiquement aucun pouvoir pour choisir leur propre mari. Elles sont décrites comme « la propriété » des hommes qui choisissent leur mari pour elles. Les jeunes femmes étaient souvent forcées d'épouser des hommes âgés, et ensuite elles devaient travailler pour subvenir aux besoins de leur vieux mari ». Les femmes si elles s'opposent à un mariage forcé et s'enfuie pouvaient être « battue sévèrement avec une massue et restituée à son mari. Si elle continuait à s'enfuir, elle pouvait même se retrouver avec une lance plantée dans sa cuisse ». A « l'occasion de certaines cérémonies – les femmes devaient se soumettre à des relations sexuelles imposées, ce qui « signifie que la femme n'est plus qu'un objet qu'on peut utiliser à sa guise si la coutume le permet ». Les femmes, dit Elkin, « ne protestent pas », mais : « Elles vivent parfois dans la terreur de ce que l'on peut faire d'elles lors de certaines cérémonies »7 ». Dans les groupes non nomade, la situation semble un peu moins exposé les femmes8. Par exemple Coon indique qu'un groupe d'arborigène australien relativement sédentaire installé dans la région bien irriguée par la rivière Murray était organisé ainsi : « chaque clan possède sur son territoire un chef, et un conseil formé principalement d'hommes, bien que des femmes fans quelques cas, aient pu être élues au conseil ; alors que, plus loin vers le nord-ouest, il n'y a pas de hiérarchie nettement définie, « l'autorité sur les femmes et les plus jeunes mâles étant partagée » entre les hommes âgés de trente à cinquante ans. De fait, les femmes australiennes avaient très peu de pouvoir politique manifeste. Cependant à l'instar des Esquimaux de Poncins, comme dans notre société et probablement dans toute société, les femmes exerçaient souvent une grande influence sur la gent masculine.9 »

4.Considération sur le degré d'autarcie et de rapport entre les groupes humain non industriel à tendance chasseur-cueilleur. Ce passage de K. est révélateur de problématique qui le hante et nous profitons de cette partie pour effectuer quelques remarques, Il emploi les termes de « primitif » mais surtout semble établir des jugements de valeurs intriguant : ne compter que jusqu'à 3 par exemple ce serait primitif, par opposition à civilisé. Nous jugeons l'emploie du terme primitif, comme inadapté et nous préférons parler de groupe humain non industriel. Globalement ce qu'il ressort du texte c'est que ces groupes n'étaient pas si imperméable à la rencontre et l'échange avec d'autres groupes non industriel sédentaires eux, voire à la pratique commerciale pour des productions impersonnelle (issus du travail mort, c'est à dire de machine) et industrielles. « Par conséquent, nous n'avons pas de preuve décisive que les cultures de chasseurs-cueilleurs qui ont survécu jusqu'à des époques récentes n'ont pas été sérieusement influencées par des contacts avec des cultures différentes, avant que l'on commence à s'intéresser à eux et à les décrire10 ».

5.Les manipulations des informations concernant les groupes humain non-industriel à tendance chasseur-cueilleur. Les travaux culturologiques11 de certaines personnes et ceux reporté par les anarcho-primitivistes doivent être pris avec circonspection car il semble participé à une propagande idéologique dès qu'ils en ont l'occasion. Par exemple pour l'égalité des sexes ; « En tant que membres sursocialisés de cette société, les anthropologues politiquement corrects croient au principe de l'égalité des sexes et leur croyance a quelque chose de religieux ; ils ressentent le besoin de nous donner des leçons de morale en offrant à notre admiration des exemples d'égalité des sexes qui étaient la règle, c'est du moins ce qu'ils supposent, lorsque la race humaine était dans son état primitif et naturel12 ». En fait les travaux sont rempli d'omissions importante de certains textes de livre que par ailleurs ils utilisent mais uniquement pour soutenir leur propre thèse. Une « citation que fait Zerzan de Shanks et Tilley est particulièrement révélatrice : « L'intérêt de l'archéologie n'est pas simplement d'interpréter le passé mais de modifier la façon dont il est interprété en vue de la reconstruction sociale du temps présent. »13 »

Ces procédés ne relèvent pas forcément de la malhonnêteté consciente. K. cite Nietzsche : « Le mensonge le plus courant est celui que l'on se fait à soi-même ; mentir aux autres est plutôt l'exception ».

6.La violence parmi les chasseurs-cueilleurs nomades. Bien présente entre humains (fabrication de lances, vendetta) et envers les autres espèces animales contrairement à ce qui présente ces peuples comme de simple « charognards » récupérant uniquement les restes. Cependant « la violence mortelle chez les primitifs n'est en rien comparable à la guerre moderne. [...] De nos jours les soldats se battent parce qu'ils sont obligés de le faire, ou bien, dans le meilleur des cas, parcequ'on les a manipulés en leur inculquant une idéologie de cinglés telle que le nazisme, le socialisme ou ce que les politiciens américains désignent sous le nom de « liberté » ». Les conflits des groupes humains non industriel par exemple ne saccage pas dans le même temps le champ de bataille même ou l'environnement domestique. « En comparaison avec la guerre moderne, la violence de l'homme primitif apparaît presque inoffensive.14 »

7.Un élément important du mythe anarcho-primitiviste est la certitude que les sociétés de chasseurs-cueilleurs ignoraient la compétition et pratiquaient plutôt le partage et la coopération. Ce chapitre, plus long que les précédents recoupe des thèses que l'auteur avait déjà présenté dans son manifeste. Il tend à indiquer l'indifférence pour ses proches que peuvent montrer certain groupes humains de chasseurs-cueilleurs15 et à l'inverse la coopération tel que l'on la retrouve par exemple dans les guerres modernes16. Plus loin, dans un autre passage l'auteur précise que le fond du problème est la perception négative de toute critique faite sur la coopération ou la solidarité. Nous pensons que c'est la ligne de sa critique et nous trouvons qu'elle rejoint grossièrement celle de Zizek17 affirmant qu'il faut en finir avec une certaine tolérance qui fait passer dans la culture ce qui relève de position politique discutable et permet l'accusation d'intolérance pour le refus de certaines pratiques politique. Nous pensons que le problème n'est pas en soi dans la coopération et la solidarité qui grandirai dans la société industrielle vs leur diminution dans les groupes non-industriels (thèse de K.) ce qui entraîne l'accélération de la destruction (puisqu'en fait ce que critique K. c'est que justement dans le syst. Indus. tout le monde est solidaire et coopére avec lui...) Non. En fait nous pensons bien plutôt que certes il peut y avoir diminution ou augmentation de certaines valeurs dans certains groupes humains, mais qu'il y a aussi et surtout déplacement des objets de la solidarité et de la coopération. Le problème n'est pas la solidarité et la coopération vs l'individualisme, mais avec qui on est solidaire, avec quoi on coopère, et à partir de quoi nous individualisons nous ?

K. indique aussi qu'il y avait bien parfois compétition chez les groupes humain non industrialisé : notamment rivalités pour la conquête de partenaires sexuels ou l'obtention de nourriture. Il ajoute aussi que concernant le partage, celui ci n'était pas forcément pratiqué de plein gré avec une générosité naturelle et cordiale, mais qu'il s'agit avant tout de respecter un ensemble de règles. Certains n'hésitant pas à cacher ce qui devrait être partagé (la viande en particulier) et des disputes sont générés par les partages inégaux. Toutefois certains groupes avaient un assez bon équilibre entre coopération et compétition, générosité et égoïsme, individualisme et esprit de groupe. Pour servir ce discours K. écrit « les Cheyennes [...] accordaient une grande importance à la générosité (autrement dit au partage volontaire) ». Nous pensons qu'il faut lire avec attention cette phrase, ce qui est mis en valeur est peut-être une relation de don, contre-don qui oblige. C'est à dire qui crée un rapport de force entre ceux qui peuvent donner le plus (au sommet du groupe) et ceux qui peuvent donner le moins (au bas du groupe). Certains groupe se démarque tout de même dans leur comportements « Par opposition avec la dureté affichée par les Sirionos, les gens âgés ou infirmes étaient traités par les mbuti avec beaucoup d'attention et de respect, manifestations de leur tendresse et de leur sens des responsabilités ». En effet il ne faut pas se tromper K. le rappelle encore une fois sur son objectif : juste saper le mythe des chasseurs-cueilleurs comme Jardin d'Eden.

8.Relations entre les chasseurs-cueilleurs et les animaux. Les méthodes de chasses pouvaient être cruelles. Turnbull indique par exemple « A d'autres occasions j'ai vu des pygmées brûlant les plumes d'oiseaux encore vivants, au motif que la chair est plus tendre si la mort survient lentement. Et les chiens de chasse, pourtant précieux, sont maltraités de manière impitoyable du jour de leur naissance au jour de leur mort.18 » « A l'évidence, les défenseurs des droits des animaux auraient été horrifiés par la façon dont les chasseurs-cueilleurs traitaient fréquemment les animaux.19 »

9.Le racisme, l'homophobie, la propriété, la hiérarchie sociale, la défense de l'environnement. Le racisme est une pratique que l'on retrouve opposant les groupes les uns aux autres : « Les mbutis qualifiaient les villageois de « sauvages noirs » et d'« animaux », car ils ne les considéraient pas comme de vraies personnes. De leur côté, les villageois traitaient également les mbutis de « sauvages » et d'« animaux », car ils ne les considéraient pas comme des semblables.20 »

Dans certains groupes l'homosexualité est interdite et se faire traiter d'homosexuel est une « insulte très grave constituant la pire des provocations ».

La propriété quand a elle, existe bel et bien sous des formes variés, elle peut parfois se transmettre et donne des droits de consommation de légume sur certaines terre. K. notes deux éléments : « Il est cependant important de signaler que les chasseurs-cueilleurs nomades n'amassaient pas des biens en vue d'utiliser leurs richesses pour dominer d'autres personnes. [...] en théorie, un chasseur-cueilleur nomade pouvait accumuler de nombreux droits de propriété. Mais en pratique je n'ai pas rencontré un seul exemple de chasseur-cueilleur nomade ayant accumulé suffisamment de ressources naturelles grâce à ses droits de propriété pour lui permettre de dominer d'autres personnes par ce moyen. »

La hiérarchie sociale est présente bien que limité « dans un groupe de nomades comptant au maximum 130 personnes (y compris les enfants), et d'ordinaire biens moins que la moitié de ce nombre ».

Enfin en matière d'environnement on observe des comportements ambivalents. Certains semblent limiter « leur population afin de ne pas épuiser les ressources naturelles ». Mais on peu aussi voir que « Dès qu'ils firent l'acquisition de haches d'acier, les Sirionos commencèrent à abattre les arbres fruitiers sauvages de la région parce qu'il était plus facile de récolter les fruits ainsi plutôt qu'en grimpant dans l'arbre21 ».

10.Bible et Anarcho-primitivisme. « A vrai dire, l'anarchoprimitivisme dégage un parfum prononcé de christianisme originel. Son utopie de chasse et de cueillette renvoie au Jardin d'Eden, où Adam et Eve vivaient sans contrainte et sans péché (Genèse 2). L'invention de l'agriculture et l'avènement de la civilisation correspondent à la chute : Adam et Eve mangèrent le fruit de l'arbre de la connaissance (Genèse 3:6), furent chassés du Jardin d'Eden (Genèse 3:24), après quoi ils durent gagner leur pain à la sueur de leur front en travaillant la terre (Genèse 3:19, 23).

Ils perdirent également l'égalité des sexes, dans la mesure où Eve devint soumise à son mari (Genèse 3:16). La révolution qui devrait renverser la civilisation, tant espérée par les anarcho-primitivistes, correspond au Jour du Jugement, ce jour de la destruction où Babylone tombera (Révélation 18:2). Le retour à l'utopie primitive correspond à l'instauration du Royaume de Dieu, au sein duquel « il n'y aura plus de mort, ni de chagrin, ni de pleurs, et il n'y aura plus de souffrance » (Revelation 21:4) ». K. continue de filer l'analogie avec les activistes et les martyres chrétiens, le végétalisme et les interdits alimentaires etc...

11.Des éléments positifs qui persistent à la critique. « il y a de bonne raisons de penser que de telles sociétés n'étaient pas sujettes aux problèmes psychologiques qui assaillent l'homme moderne, tels que le stress chronique, l'anxiété, la frustration, la dépression, les troubles alimentaires, l'insomnie et bien d'autres encore ; à bien des égards (bien qu'il existe toujours des exceptions), les gens qui vivaient dans ces sociétés jouissaient d'une autonomie individuelle sans commune mesure avec celle de l'homme moderne ; et ces chasseurs-cueilleurs étaient plus satisfaits de leur mode de vie que nous le sommes du nôtre.22 » De plus « les peuples primitifs étaient incapables de provoquer des dégats environnementaux comparables en gravité à ceux que provoque l'homme moderne.23 »

Florian Olivier

1Cet article ou ce chapitre indépendant constitue les pages 123 à 190 du livre.

2Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 1. p. 124.

3Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 2. p. 133.

4Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 3. p. 136.

5Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 3. p. 137.

6Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 3. p. 138.

7Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 3. p. 140 et 141.

8K. n'en parle pas mais il aurait pu évoquer aussi la souffrance des femmes supplémentaire dans les groupes qui pratique le nomadisme du au 9 mois de grossesses qui compliquent toute activités.

9Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 3. p. 142.

10Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 4. p. 147.

11C'est comme cela que je rétablie la vérité de la pratique que met en place tout un groupe de personne qui usurpe le nom d'anthropologie, quand il ne font qu'étudier une partie des humains et pas l'humain dans sa complétude.

12Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 5. p. 149.

13Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 5. p. 153.

14Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 6. p. 157.

15« « Personne ne prêta attention à ses appels. Au bout d'une demi-heure environ, ses cris cessèrent, et sa soeur Seaci dit : « Un jaguar a dû l'attraper » »

16« de nos jours, les troupes manoeuvrent selon des plans minutieusement préparés ; chaque soldat doit accomplir une tâche spécifique en parfaite coopération avec les autres, et il accomplit sa mission non pour une gloire personnelle mais pour l'avantage de l'ensemble de l'armée. Ainsi, en matière de guerre c'est l'homme moderne qui se montre coopératif et l'homme primitif qui apparaît, en règle générale individualiste. » - Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 7. p. 163.

17Slavoj Zizek, Plaidoyer en faveur de l'intolérance. éd. Climats 2004.

18K. indique comme source : Turnbull, Forest People, page 101. Schebesta, II. Band, I.

19Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 8. p. 177.

20Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 9. p. 178.

21K. indique comme source : Holmberg, page 63-64, 268. The Siriono of Eastern Bolivia.

22Remarque intéressante que nous contrebalancerions avec le sort des femmes par ailleurs indiqué et notamment celui de la femme qui se prépare à subir la cérémonie au cours de laquelle elle sera considéré comme un objet... pas de stress ?

23Theodore J. Kaczynski, L'effondrement du système technologique. éd. Xenia, Novembre 2008. La vérité au sujet de la vie primitive. 11. p. 187.

samedi 8 novembre 2008

Homotoxicus et une réflexion sur la volonté de destruction des sexes hasardeux

Nous avons eu la chance récente à Montpellier de participer à la diffusion et au débat avec la réalisatrice du film Homotoxicus. Voici mon avis sur la chose.

Homotoxicus, documentaire de Carole Poliquin (2007), axé sur la santé humaine alors que le projet originaire de l'auteur était plus ambitieux, mais cela aurait nécessité trop de temps (une dizaine d'heures). Tranchant dans le vif, elle fie ce premier documentaire et garda les autres vidéos pour des prochaines réalisations.


Le film montre l'évolution grandissante des maladies chroniques vis à vis des maladies infectieuses. La conservation et l'accumulation de la pollution à travers les chaînes alimentaires. La destruction de la condition des paysans et producteurs agricole du à la déforestation causé par l'extension de l'agriculture industrielle. L'augmentation du déficit d'attention, de l'hyperactivité, et du nombre d'intersexe qui grandit en parallèle avec les millieux particulièrement exposé à ces nouvelles pollutions. Une revendication qui peu se profiler à l'horizon de se drame des espèces et la réclamation d'un droit à nous reproduire face au produire de l'industrie, comme l'indique une des personnes dans le film.


L'argumentation éthique critique du film, nous replace comme des cobayes subissant ces pollution et valorise le principe de précaution (compris comme une protection ou l'on ne fait pas quand on ne sait pas) contre le principe de « gestion des risques » (qui consiste à faire ET diffuser alors qu'on ne sait pas, tout en faisant des recherches en arrière plan et à agir quand on découvre les risques).

La critique par la position du cobaye que nous aurions n'est pas juste, elle n'est pas assez critique. Le cobaye est dans le cadre d'un laboratoire, d'une situation contrôlé. Ce qui n'est pas du tout notre cas ou personne ne contrôle quoi que ce soit. Il est possible par ailleurs de pousser aussi la critique de la gestion des risques, en montrant qu'il s'agit de mettre en place une société de la contrainte ou l'on oblige les personnes à avoir tel ou tel attitudes ou comportement pour continuer à vivre dans le désastre. Il s'agit de la perspective indiqué dans un livre récent de l'encyclopédie des nuisances : la cogestion de la catastrophe. Ou comme le disait Bernard Pasobrola : la gestion de notre extinction.


L'approche globale du film est une critique scientifique (non dénué d'humour) des pollutions produites par un ensemble de marchandises modernes. Le sous-bassement idéal du film reste malencontreusement un appel à la « nature » ou au « bio » par opposition à l'industrie. Le langage du film reste imperturbablement scientifique. Cette position empêche la destruction des représentation-sociale-pièges qui nuise à la mise en place de critiques politiques ou raisonnables argumentés à travers par exemple des orientations comme la critique de la dépossession, la valorisation de la diversité (par opposition à l'homogénéïsation produite par les techniques industrielles) et la restauration de l'expérience du monde dans lequel on vit (relocalisation).

Florian Olivier

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L'aboutissement de la perte de soi engendrée par la société de contrôle : le désir d'être une fuite.

Certainement malgré elle, Béatriz Preciado1 ou plutôt son ambition, son projet de concrétisation, d'incorporation ou d'incarnation de la déconstruction est considéré ici comme l'aboutissement non pas de la liberté, mais du comportement réactionnaire-nihiliste engrangé par une société pour laquelle nous partageons certainement la même critique qu'elle.

La perspective de la déconstruction dans sa face politique, vise à se libérer de tout pouvoir de contrôle en refusant tout enfermement dans une identité ou case pratique pour la domination. Beatriz Preciado, à dépasser le cadre entièrement textuel d'origine de la déconstruction pour en être l'incarnation. Pour elle, il n'est pas question de pouvoir être désignée comme femme, homme, ou trans. Pour parvenir à ces fins, elle n'hésite pas à prendre des drogues, notamment à se mettre sous testoterone pendant 236 jours.

Son ambition de base, son projet est de refuser d'adopter les comportement qui vont avec les genres réifiés. Bien. Le problème c'est qu'a notre avis c'est que sa position n'est pas la réalisation d'une libération qui lui permet d'échapper a tous les codes, mais n'est que la réalisation, l'intégration qu'il y a des codes. Agissant contre eux jusqu'à se modifier chimiquement grâce aux industries pharmaceutiques elle ne fait que désigner la victoire de la domination : personne ne viendra la renverser, tout le monde se contentera de s'y adapter.

A notre le déconstructionnisme total est une attitude de nihiliste conscient et politisé qui ne font que réaliser idéalement le paradigme des réactionnaires. Si pour certains (mais qui ? Le petit journaliste qui l'interroge et prend acte de son combat?) la vie de Béatriz Preciado lui permet d'échapper à toute classification évidente, nous nous contenterons de dire que la domination et le pouvoir en général non pas besoin que leur classification soit juste, il leur suffit qu'elle soit efficace pour accomplir leur société de contrôle.

En définitive le comportement d'un tel déconstructionnisme ne fait qu'habilité et confirmer des codes qu'elle prétende critiquer largement en leur reconnaissant une importance t'elle qu'il tente ABSOLUMENT d'y échapper, comme si il n'existait qu'eux. Dans la pensée du déconstructionniste totale et dans son corps, l'hétérocapitalisme à déjà gagné. La réalité est pourtant tout autre, le capitalisme hétérosexuel patriarcal et industriel est rempli de failles, limité dans ses capacité énergétique et il n'échappera pas nous l'espérons à la prochaine évolution critique des déconstructionnistes.


Le problème tout de même qui semble subsister à ces critiques de l'hégémonie hétérosexuelle, c'est de vouloir en terminer avec elle en proposant la destruction des corps hasardeux (qu'ils nomment malencontreusement biocorps) autant que de l'idéologie et de ses activistes. La critique ne fait pas dans les détails. L'échappatoire par le Cyborg humain-machine d'haraway ou la modification chimique de Beatriz Preciado est précisément une fuite, voire une perte de soi. Gageons que si ils réussissent leur affirmation dans leur comportement réactionnaire ils seront suffisamment fort pour s'en sortir bien. Mais c'est la voie longue, dure et parfaitement évitable qu'elles choisissent là ou il aurait été possible d'accepter son corps hasardeux et d'affirmer tout de même son refus de toute société de contrôle.


Florian OLIVIER à partir d'un article-entrevue « Jolie garçon » entre Beatriz Preciado et Jacques Braunstein pour Technikart2 n°126 (Octobre 2008) p 44 à 47.

1Né en 1970 à Burgos (Espagne). Se découvre homosexuelle. Fut une élève de Derrida à Princeton. En 2000 publie le « manifeste contrasexuel », qui propose de faire de l'anus le lieu d'une jouissance transexe. En 2004 publie sa thèse de doctorat « Pornography And Architecture in Playboy House ». Auteur de « Testo Junkie - Sexe, drogue et biopolitique » (2008), journal ou elle raconte ses 236 jours pendant lesquels elle s'est inoculée de la testostérone.

2Comme quoi on peu produire de la pensée à partir de n'importe quoi, y compris d'un magazine qui fait un petit article favorable a la pensée d'orwell (qui ne fait que réactualiser le sens commum de Hume entre nous soit-dit) et dans le même numéro qq.pages plus loin en plus des publicité pour des voitures largement présente, un autre vrai article publicitaire de 6 pages pour un téléphone mobile... Le Cynisme de la domination (et non le Cynisme de Diogène) jusqu'au bout, il n'hésite pas à titrer à cette occasion « Sauvez le monde, continuez d'acheter ». Technickart est typique de la schizophrénie artificielle promue par le capitalisme conscientisé, tel que l'avait prophétisée malgré lui Deleuze.

mercredi 5 novembre 2008

brèves

Nouveau "Bulletin de Contre-Information en Cévennes" disponible ici : http://contreinfo7.internetdown.org