mercredi 13 juillet 2011

L'éthique du care de Fabienne Brugère : beaucoup de prétention très peu d'envergure

J'ai lu le livre "L'éthique du "care"", éd. PUF, coll. Que sais-je ? de Fabienne Brugère et j'en ressors blessé !
Ce livre consiste vraiment a une réappropriation idéologique de l'anthropologique des sentiments moraux par le Parti Socialiste ! Filliation que le Parti Socialiste avait d'ailleurs revendiqué.
Déjà l'éthique des sentiments moraux est renommé "care" ce qui permet ensuite a l'auteure de faire croire qu'il s'agit d'une démarche nouvelle et originale alors qu'elle est très ancienne (pour moi elle était presque déjà présente dans une éthique descriptive, respectant la biologie et la psychologie chez Aristote).
Ensuite elle se fait passer pour une critique du libéralisme alors qu'elle n'en est qu'une version mettant en avant l'aspect social (dont l'émancipation des femmes) qui a toujours été présent dans l'idéologie libérale, mais simplement absent du libéralisme réellement existant (capitalisme, qui reste très patriarcal, pour des raisons essentielle de dressage et de domestication dont il est difficile de libérer la population après des années d'élevage). Dans le chapitre II l'auteure dit d'ailleurs clairement : "Reconsidérer la vulnérabilité et son traitement revient à proposer de nouveaux modes de fonctionnement des économies de marché plus soucieux du bonheur et d'une répartition plus juste des richesses."
Enfin il est clair, qu'en pensant critiquer les bases du libéralisme, il s'agit en fait pour l'auteure de critiquer un contractualisme (terme qu'elle semble ignorer) au profit d'une valorisation des relations par le sensible. Or le contractualisme n'est pas une thématique du libéralisme : il est présent chez Rousseau (clairement critique de la propriété, et défenseur évident d'une forme de communauté), mais surtout les relations par le sensible sont aussi renvendiquées par des libéraux comme Smith ou Mills...
L'auteure désespérée, n'ayant visiblement pas compris qu'assumer une anthropologie des sentiments moraux n'est pas un enjeux politique, mais une question de réalisme qui peut donc être acceptable par n'importe qui pour peu qu'elle ou il soit observatrice-eur, ne peut quand elle parle de ses auteurs n'en décrire que ce qu'elle indique comme une position "problématique" (Ch.II §III) sous entendu qui rentre en fait en contradiction avec sa thèse a elle, selon laquelle le libéralisme est forcément patriarcal, rationaliste, et contractualiste.

Moi même, je suis partisan de la reconnaissance d'une anthropologie des sentiments moraux qui a clairement été portée par ce que l'on a appelé les lumières écossaises, et j'essaye désespérément d'en montrer les conséquences vis a vis de notre société industrielle capitaliste mondialisée et encore clairement patriarcale.

samedi 9 juillet 2011

Mise au point et éthique animale de Vilmer

Bien.
Peu de nouvelles. J'ai bien eu beaucoup de lecture et appris pas mal de chose, et j'ai du régler des problèmes techniques divers. J'ai recommencé un important travail de fond ou je compte bien aboutir a terme a l'ennonciation correcte, claire et pratique d'une politique radicale que l'on pourrait apparenter a une écologie politique ou une biologie politique.

En attendant je peux mettre a disposition un travail commencé, bien que pas vraiment aboutit, mais il pourrait peut-être apporter des informations pour certains. C'est un travail sur l'écologie et Canguilhem, il n'existe pas grand chose sur le sujet.
http://www.mediafire.com/?9xd4asj9sd6j24c

Si certains sont intéressé je pourrais transmettre plus d'informations sur ce travail (j'ai un autre fichier, plus brouillon, met avec plus de réflexions).

Voila. Du coup, je ne pourrais pas donner de nouvelles avec des argumentations poussées. Alors je me contenterai de transmettre quelques notes dont l'intérêt pourrai ne pas être perçu par ceux qui attendent des réflexions uniquement politique sur la question de la sortie de l'économie, de la décroissance, ou de la critique des sciences.
Les notes que je partagerais, ne seront pas pédagogique, c'est a dire qu'elle n'auront pas pour but d'expliquer, recontextualiser etc. Mais seulement d'être des notes de mémorisation. Il est donc fort probable qu'elle paraisse décevante ou pas claire.

Quelques notes concernant ma dernière lecture :
L'éthique animale, de J-B J. Vilmer aux éditions PUF, mais il s'agit du "Que sais-je" pas de l'autre livre du même nom qu'il complète en quelque sorte.

Chapitre 1 V. rapelle l'importance du critère de Souffrance pour établir une réflexion éthique. V. rejète l'idée que les végétaux puisse souffrir, l'argument est surtout la relativisation de la souffrance pour justifier la mise a mort des animaux. Ce serait un argument des industriels de la viande.
Qu'importe d'ou viendrais l'argument parcequ'on le retrouve chez d'autres auteurs qui ne travaille pas dans l'industrie. Je ne suis moi même pas de l'industrie de la viande. Il est possible V. rejette l'argument uniquement pour cette raison, qu'il pense qu'il peu relativiser le sort de vie animale. Cependant il est clair qu'il existe un stress végétal, et ce qui pourrait être une souffrance végétale. De toute façon d'une manière générale ce qui fait un des intérêts des plantes c'est qu'elles sont en vies, et que comme tous les vivants, hormis ceux qui décident de se suicider, ils ne veulent pas mourrir et donc ils ne veulent pas être mangé.
Le problème vient aussi clairement d'une différence d'approche Vilmer a un critère individualiste d'intérêt, alors que nous avons une approche plus holistique sur la question de l'environnement.
Le chapitre 2 sur l'antispécisme rapelle l'analogie souvent faite entre le sort des esclaves humains et celui des mammifères vivants non humains. Il me semble que l'auteur ne prend pas les précautions nécessaire. Il faut indiquer que ce sont les techniques de pouvoirs qui sont analogues, et qu'il est impossible de statuer sur la souffrance.
Chapitre 3 Welfarisme/abolitionnisme, V. adhère a l'idée selon laquelle l'espèce serait uniquement une catégorie mentale, sous entendu n'aurait pas de réalité. Il est vrai qu'il y a un débat sur ce qu'est exactement une espèce, et l'on peu dire qu'une espèce n'est qu'une catégorie mentale... mais a condition il me semble de le prouver d'une part et peut-être de trouver un autre nom a l'acceptation usuelle (pas la plus pertinente) de ce qui défini la cloture d'une espèce (l'impossibilité pour un certain variant de se reproduire). Par ailleurs je crains que la critique est été formulé un poil trop rapidement. Dire qu'il n'y a pas d'espèce c'est établir un antispécisme réel partout, la ou certains ne l'envisagé que pour dire : "ils peuvent souffrir". Autrement dit, être humain et pissenlit pourrait être de la même espèce... (enfin... c'est pas clair, vu qu'il n'existerai pas d'espèce).
V. a avancé sur la question de la violence. Il ne parle pas cette fois de terrorisme animalier, mais se contente de récuser l'intérêt utile de la violence pour les actions, en craignant la mauvaise publicité. J'avais déjà repéré ailleurs ce changement (site ethiqueanimale) et je répond donc : il y a des attaques violente qui peuvent être faite que personne ne viendra défendre. Si l'attaque d'un laboratoire trouvera toujours de zélé défenseur de la science a tout prix, l'attaque d'une ferme industrielle devrait être moins problématique.
Enfin toujours dans ce chapitre on voit des conceptions politique, que l'on souherai voir aujourd'hui contre le capitalisme, qui s'apparente au débat réforme/révolution : "Il y a des abolitionnistes antiwelfaristes qui ne souhaitent pas améliorer le sort des animaux concernés, car ils sont persuadés que réformer l'exploitation la rend plus acceptable et réduit donc les chances de pouvoir un jour l'abolir. "Quand vous réformez l'injustice, explique Regan, mon opinion est que vous la prolongez." [...] Faux répondent a juste titre les abolitionnistes welfaristes, qui acusent Francione de pratiquer "la politique du pire" qui consiste à "maintenir un grand mal pour obtenir un grand mieux" [...] etc.
Il aurait aussi été possible de dire que l'on ne peux pas statuer sur l'avenir et que ceux qui compte c'est de critiquer quotidiennement l'exploitation, comme me l'a rappeler un camarade bakou-kropotkiniste.
Chapitre IV. Justice/Compassion, n'apporte pas grand chose par rapport a la version livre. Je ne comprend pas pourquoi personne ne semble avoir pigé que c'est une question de méthode. Que la recherche de la justice ou du vocable rationnel est dédié a l'action politique qui doit être rationnalisé, justifié. Mais que du point de vue de ce qui nous motive a agir c'est profondément une question de compassion ou d'émotion. D'ou la position simple qui consiste a nous réexposer autant que possible a tous les types de vivants et de problème pour que notre expéérience et nos sentiments s'en impregne, mais qu'il faille ensuite venir a l'aide a cela avec de l'argumentation.
Chapitre V. La théorie du droit des animaux. Voila LE chapitre intéressant. Il était simplement esquivé dans le livre. A raison on pourrait dire on parle d'éthique ici, pas de droit. Mais V. a révisé sa position quel qu'elle fut. Toute fois sur le sujet pas grand chose. Après la lecture de Goffy qui avait étudié la question on n'apprend pas grand chose. Seule les réflexions sur Francione dont je me souviens pas les avoir vu sont intéressantes. Je note d'ailleurs un argument intéressant : "Chacun d'entre nous pourrait être touché par un cancer et nous obtiendrons de meilleures données en rapport avec un cancer, et nous les obtiendrions plus rapidement, si nous pouvions utiliser des humains non consentants dans des expériences touchant au cancer. Mais nous n'agissons pas ainsi, et nous ne considérons pas cela comme une situation conflictuelle". Argument placé ici contre la logique de l'idée que tout peu être fait pour le savoir scientifique... En même temps il a ses limites, on pourrait dire que des personnes sont effectivement déjà sacrifié certes pas pour des expériences qui produisent de la connaissance, mais bien exposé a des cancers. Passons.
Chapitre VI.Autre positions. Peut-être le plus polémique. En même temps je n'en dirai pas grand chose ici. Juste que l'approche de l'éthique des vertus n'est vraiment pas aboutti chez V. Malgré son pragmatisme bienvenue (mais qui reste libéral sous couvert de "réalisme"). J'ai élaboré pour cette question une petite argumentation que je vous fait partager :

Vous êtes soudainement confronté a cette scène : Une personne a juste le temps de sauver une des deux personnes qui semble condamnées.
Comment pensez vous que la personne confrontée a cette possibilité va agir ?
Les déontologistes vont sauver d'abord la personne envers qui ils pensent avoir des obligations (du au travail, a la famille, a la nation, au fait que la personne est vivante). A obligation égale, comment pourrait-il choisir ?
Les utilitaristes se renseignerons d'abord sur les fonctions que peuvent accomplir ses personnes. Leur capacité. L'utilité que l'on peut tirer d'eux. Avec si peu de temps, ils se fieront à l'apparence et a la tenu vestimentaire. Si l'une est anormale physiquement et l'autre non, il optera pour sauver la personne non-handicapé. Si l'une a tenu signifiant selon lui un poste important, il sauvera celle ci. A signification égale comment pourrait-il choisir ?
Ils n'ont pas le temps ! Si ils ne choisissent pas les deux personnes meurent. Leur raisonnement pur, peu mener à la mort de deux personnes la ou ils auraient pu en sauver une.
Un disciple de l'éthique de la vertu, va d'abord libérer celle qui va visuellement l'affecter (lui rappeler quelqu'un qu'il connaît, qu'il trouve la plus jolie etc.), ou si aucune des deux ne l'affecte plus que l'autre, va libérer la plus proche de lui (situation d'urgence, il y a peu de temps). Il peu toujours choisir parce que nous avons tous un passé et un contexte spécifique. L'éthique des vertus est la seule méthode descriptive raisonnable.
Avec si peu d'information on ne peu pas faire mieux. Selon les informations, la situation peu changer du tout au tout. L'élément fondamental qui n'est pas connu et qui peu tout changer ici, est l'histoire, le passé de la personne qui va pouvoir en sauver une autre. Rien n'empêche d'avoir un passé intense, tout en ayant par la suite une tendance plus déontologique ou utilitariste, mais il est clair que considérée en elle-même la méthode déontologique ou utilitariste ne permet pas de choisir. L'éthique ne peut pas être réduite à une aide a la décision, elle est un choix qui nous implique. Pour changer au mieux une situation, il faut donc prendre en compte ce que juge important une éthique de la vertu, qui en fait sont des connaissances sur nos procédures de décision, et qu'ensuite nous puissions améliorer ces influences, par des raisonnements comme le déontologisme ou l'utilitarisme.