dimanche 6 novembre 2011

Érreurs stratégiques ou Érrances de Michéa ?

La pensée anarchiste, contrairement au marxisme et au communisme orthodoxe, n'identifie pas le seul problème a la domination économique : Le pouvoir est partout. C'est pourquoi il faut critiquer a la fois le capitalisme, le patriarcat, la répression, l'érosion des biodiversités, l'état, les religions...
A mon avis on ne peu pas séparer les luttes, car tout comme les luttes, les dominations se superposent. Jean Claude Michéa est un auteur que l'on pourrait penser proche de l'anarchisme et qui plus est des mouvements décroissants. Je l'ai croisé a plusieurs reprise sur Montpellier, j'aimais bien discuter après les conférences qu'ils faisaient... Mais je ne l'ai jamais vu dans une lutte. Peut-être n'a t'il jamais eu le temps d'y participer. Soit, ce n'est pas un reproche, je serai ravi de le voir dans les prochaines.
Je pense toutefois qu'il y a un problème dans sa pensée. Les médias l'aime bien parce qu'il frappe sur la gauche, tout en étant "apparemment" de gauche. C'est effectivement quelque chose qu'on a souvent reproché a l'anarchisme de diviser l'opposition... Au début j'ai donc cru qu'il s'agissait d'une erreur stratégique, bien que j'avais déjà relevé un doute lors de la lecture du "moindre mal" concernant ce qu'il pensait des sans papiers. Sans parler des membres de "Égalité et Réconciliation" (des Communistes Nationalistes !) que j'avais vu aller, content, à sa conférence et lui remettre a la fin la présentation de leur groupe (que visiblement Michéa ne connaissais pas).
Mais a la lecture et l'écoute, le doute de la stratégie n'est plus permis. Pour moi il y a des erreurs dans la pensée de Michéa. Erreur que j'ai l'impression de retrouver chez certains militants qui osent affirmer : "Penser que lutter pour les sans-pap c'est lutter contre le capital est faux. Il a besoin de la mobilité des travailleurs pour fonctionner." ... Or lutter pour la défense des sans papiers, c'est surtout lutter contre la répression de l'État. Inutile de diviser les luttes, la ou les dominations converges ! Tant bien ces sans papiers deviendraient des travailleurs salariés... Ils seraient toujours exploité comme une grande partie de la population, et ils seraient donc toujours a défendre. Le problème n'est pas que les "immigrés nous prennent notre travail" comme l'affirme les racistes, mais que le système économique organise le capitalisme et la concurrence !
Que dit Michéa ? Il revient sur cette question dans son dernier livre, Le complexe d'Orphée. On peu se reporter aux pages 142 a 152, c'est à dire : Scolies IV [D] et notes. [Oui les livres de Michéa sont toujours aussi mal écrits et organisé...] Il y confond la possibilité pour chacun de pouvoir vivre et s'installer où il veut, et l'exigence autoritaire que porte le capitalisme sur chacun d'être a sa disposition ou il le veut lui et quand il le veut lui ! Au lieu de s'attarder a pointer du doigt la logique du capital qui transforme les gens en flux de marchandises-outils qui serviront a reproduire et perpétuer le capital (et qui réorganise la Terre et ses espaces en les liquidant), il y critique les mouvements de gauches et autres (je suis anarchiste) qui défende les sans papiers ! Comme si ceux que l'on appelle les sans papiers désiraient leur exploitation !
A la défense libérale des sans papiers qui est en fait une volonté d'intégration a l'exploitation (travail et recherche), il est possible de propager une autre logique : celle de la vie libre, de la démocratie directe locale et fédéré et de l'éducation libre, accessible pour toutes et tous quelques soit nos origines et nos moyens de participation.

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