jeudi 31 janvier 2013

Le conspirationnisme

Le texte au format PDF A4 (14 pages) : http://www.mediafire.com/view/?o85g93dxpw43cqp

Vous pouvez aussi lire sur le même sujet, un texte plus court écris avec deux personnes supplémentaires (Antonin et Xavier) pour Infos et Analyses Libertaire n°94 (fev-mars-avril 2013).
http://www.c-g-a.org/?q=content/le-conspirationnisme-danger-et-impasse-dune-critique-sociale
Le texte est aussi disponible au format PDF A4 (4 pages) : http://www.mediafire.com/view/?3mn21izxet733xz

LE PROBLÈME DU CONSPIRATIONNISME

Nous sommes confrontés quotidiennement a des « événements », c’est-à-dire, en général, des faits sélectionnés par des personnes a qui nous faisons confiance, ou a un battage médiatique autour d’un thème qui prend dans un contexte spécifique une forme particulière.
Ces événements sont souvent, soit « attendues », (dans le sens : qui confirme des thèses établies, pas forcément que l’on aurait souhaité) et sont alors employés a titre d’exemple, soit « innatendues », mais « divertissante » (au sens de nous sortir du quotidien), ou alors massive (et il est difficile de ne pas en parler).
Habituellement, on fourni une petite explication, raison, cause, à cet événement, et souvent l’explication courte suffit (ce qui ne veut pas dire qu’on y accorde la véracité). Mais parfois, et dans certaines conditions (Internet le plus souvent), on est confrontés à explication qui peu paraître « folle » ou, « extravagantes », ou encore « peu crédible ».
La première réaction est souvent la défense, on accuse le transmetteur de l’idée de conspirationnisme, et on s’écarte ainsi de partager sa proposition. Cette réaction pose deux problèmes.
D’abord, il n’est pas certains que le transmetteur est faux. Il faudrait pouvoir le vérifier (ce qui pose un problème que nous abordons dans le texte).
Ensuite, l’accusation de « conspirationnisme » peut-être perçut comme une insulte, une manière d’éluder le débat.
L’attitude que nous aimerions prendre plus souvent, relève d’une hygiène mentale, d’un scepticisme rigoureux. Mais c’est précisément autour et sur le « doute » lui même, que l’on relie aussi bien le « conspirationnisme », que les raisonnements rigoureux.
Par ce texte, je cherche essentiellement à montrer :
D’abord que ce que nous appelons le « conspiratonnisme », bien qu’ils paraissent extravagant, baroque, est une pratique qui peut devenir facilement banale, étant le résultat sommes toutes de processus mentaux courants.
Ensuite à montrer comment on peut distinguer, repérer ses types de discours, disons limite.
Enfin, je propose une petite réflexion sur comment agir vis-a-vis de ces discours.
Je ne pense pas avoir totalement cernés le sujet, et je suis conscient de nombreuses lacune de ce texte, mais j’ai ressenti le besoin de ce dernier. Si certains se sentent de produire autre chose, de plus élaboré, ce sera bienvenue.

Ambiguité de la critique (Doute, Nihilisme et Paranoïa). Pour distinguer l’usage du « scepticisme » que revendique les dit « climato-sceptique » ou autre partisans d’un conspirationnisme, il faut retourner a la distinction que proposait Nietzsche entre l’usage du soupçon à travers le relativisme (« nihilisme actif »), qui est un outil situant1, et le nihilisme (« nihilisme passif »), selon lequel « tout se vaut ».
Je propose d’identifier une troisième forme de doute avec Descartes, sous le nom de doute aliéné2, qui suit le visage en creux d’une idéologie ou thèse particulière (les réponses précèdent les questions : existence de Dieu, conspiration qui s’emploie a nous tromper etc.) et adopte certaines croyances spécifiques (les organisations discrètes ou secrètes sont forcément toutes puissantes par ex.). C’est une forme de doute que l’on met communément en place par peur, ou méfiance, plus que par raison. Cela traduit un certaine dépendance psychologiquement à une croyance fondatrice sur laquelle serait bâtie d’autres croyances secondaires, voire comportements, ou la personnalité entière. On élabore alors des défenses plus ou moins proportionnelle a la sensation d’agression, qui peuvent paraître irrationnelles.
Radicalisé, ce chemin mène a un tempérament paranoïde, qui a la différence de la paranoïa (attaque de l’égo), attaque un, ou son monde3 (il ne s’agit pas de catégoriser des personnes ou de les psychologiser). C’est la banalisation de « l’utilisation de modes d’expression paranoïaques4 », comme style critique, initialement marginal qui certes, n’est pas le nôtre, mais est susceptible de devenir celui de n’importe qui5. Il est remarquable par :
a) L’absence d’accès « direct » au réel. Tout est signe de quelque chose. La représentation est le réel, et le réel n’existe qu’a travers sa représentation6. L’absence de preuve ne vient pas affaiblir ou contredire la proposition, voire au contraire (« Si on a pas de preuve, c’est qu’ils sont très fort »). On fait « feu de tout bois », des éléments anodins sont confondus a la fois comme indices et preuve. Tout tribunal est critique vis-à-vis d’une source figurative (photo, peinture), ou audiovisuelle, et sceptique vis-à-vis d’un témoignage. L’essentiel d’une accusation, surtout d’importance, se base sur d’autres éléments. Le tempérament paranoïde accordent une attention et un assentiment démesurée au témoignage, ou a des enregistrements avec très peu de regard critique. Ils rassemblent aussi des éléments éparses, décontextualisé ou intriguant (par ex. des morts massive d’oiseau, dont on sait qu’elles sont souvent le résultat d’empoisonnement collectif ; ou encore des pannes de boussole ou de radio) comme preuve d’un complot.
Il est possible que l’idée terminale paranoïde, soit que le monde, et chaque partie du monde à une fin (une finalité, un objectif). Et si cette fin guide les objets sans être inscrit en eux, il faut se détacher des objets du monde et examiner leurs dynamiques pour en déterminer, décrypter la téléologie. C’est une gigantesque entreprise de déduction.
b) Un holisme occulte. Dans cette dynamique « tout est lié, mais de façon occulte7 » (contrairement a un holisme scientifique). Il faut trouver les indices d’interconnexions, là ou rien n’est tel qu’il paraît être. « Les ennemis réels ou véritables ne sont pas nécessairement les plus visibles, ils sont même le plus souvent des ennemis cachés. Quant aux amis, il convient de s’en méfier. Les pires ennemis savent se travestir en amis proches. ». On passe de la rationalisation a la ratiocination. On est voué « au décodage interminable. Le démon du soupçon fait couple avec le démon de l’analogie. Toute interprétation est vouée à rebondir en une autre, à être elle-même réinterprétée, sans fin. Car les indices sont contradictoires et les pistes multiples. ». La méfiance est reine, sauf sur la possibilité de se tromper, d’invalidé sa thèse de départ.
Ce secret est souvent douteux ou disons relatif : « caché » par rapport « à qui ? ». Il y a peu de chance pour que ce que fait une institution gouvernementale soit secret pour le gouvernement qui est son employeur, alors que pour la population, c’est trivial.
Ce secret paraît incohérent, puisqu’il est si bien réalisé qu’en général une personne suffirai a le révéler8, là ou il faut des armées de scientifiques et de chercheurs pour décrypter ou briser le moindre code.
Tout ce qui est caché a t’il la même importance ? Et qu’est ce qui est caché ? Les conséquences d’un accident, quelque chose que l’on a pas voulu, mais qui est arrivée de manière imprévues par un tiers ? Ou une action complète ? Ces distinctions échappe totalement au tempérament paranoïaque.
c) Un Volontarisme omniscient. Tout est le produit d’intention ou de volonté cachées. Tout à été pensée, préparé, programmé et donc non seulement rien n’est insensé (même les catastrophes dites naturelles sont le fruit de Dieu, ou plus laïque : d’arme climatique), mais en plus, rien n’arrive par hasard, accident, imprévus, maladresses ou, erreurs de jugements. La tendance à repousser le hasard est une tendance commune qui n’a rien de spécifique au tempérament paranoïde, mais ces derniers ne le fond pas à l’occasion, mais en permanence.
Il en est souvent déduis que « tout ce qui arrive a été voulu par ceux à qui cela profite.9» C’est-à-dire que l’analyse des personnes qui bénéficie d’une action signe dans le même mouvement ceux qui en sont à l’origine. Par conséquent toute déclaration non critiquée sera retenue « comme « confirmée » par accord tacite10 »
En l’absence de preuve le comportement paranoïde consiste essentiellement en des procès d’intentions, ou des agresseurs incohérent ou fantasmés11. Un lieu commun de la rumeur, et qui par ailleurs est une pratique tellement courante qu’elle explique que beaucoup d’entre nous participent malgré eux a la transmission de rumeurs, sans même s’en apercevoir.

On peut, aussi mettre de côté ces « explications », et se contenter de cerner les problèmes de certains raisonnements :
Enfin plusieurs biais cognitifs reviennent couramment12 :
Biais de confirmation d'hypothèse : accorder plus de poids aux preuves qui confirment les croyances de départ. Visible a travers des erreurs systématique en faveur d’une thèse spécifique. Celles-ci ne sont pas forcément admise, voire corrigée et finissent au mieux par « disparaître » au lieu d’établir un historique public de progression.
Déséquilibre des exigences, ou comparaisons inadéquate : demande plus de preuves et détails pour la proposition critiquée, que pour sa propre proposition.
Effet de récence : tendance à mieux se souvenir des dernières informations auxquelles on a été confronté.
Biais de disponibilité : ne pas chercher d'autres informations que celles immédiatement disponibles.
Biais sur le négatif  : tendance à prêter davantage attention aux éléments négatifs.
Focus :donner trop d'importance à l'aspect d'un événement modifie les perceptions suivantes.
Illusion des séries : percevoir à tort des coïncidences dans des données au hasard. Cela est dû à la sous-estimation systématique par l'esprit humain de la variabilité des données13.
Oubli de la fréquence de base : oublier de considérer la probabilité statistique lorsque survient un événement.
Illusion de causalité par similarité [ou sophisme du tireur d’élite Texan] : Sélectionner des événements possédant des caractéristiques similaires et à en déduire une relation causale sans preuve et alors même que leur fréquence peut-être aléatoire.
Effet de simple exposition : augmentation de la probabilité d'avoir un sentiment positif envers quelqu'un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou cet objet.
Dissonance cognitive : réinterpréter, approuver, voire éliminer les faits ou croyances en contradictions14.
Effet de mode : acceptation plus facile quand un grand nombre de personnes croient une information ou pratiquent un comportement donné.
Laporie qui renverse la charge de la preuve (Les athées devraient prouver la non-existence de Dieu ; Le gouvernement, prouver qu’il n’y a pas de complot...).
Auto-réfutation ou Auto-entretient. Le problème de certains propos de « types paranoïde », n’est pas qu’ils évoquent leurs croyances, mais qu’ils refusent que l’on puisse les critiquer, même sous forme d’analyse de probabilité.
Il n’avance pas de proposition qui, si elle était invalidable (par la personne a qui elle la propose15) lui ferai abandonner sa thèse. Au contraire il multiplie les dispositifs d’auto-réfutation. Ainsi certaines personnes critiques de la psychanalyse sont considéré comme « à traiter », celle du communisme comme des « bourgeois ».

Conspirationnisme
Pourquoi ne pas parler directement de conspirationnisme ? Parce qu’il apparaît que le conspirationnisme n’est qu’une forme d’un problème plus général qui serait le comportement paranoïde, lui même corrélé a un ensemble de condition favorisant ce comportement.
1.Origines.
Les analyses séparent en général une approche psychologique (perçu souvent comme dégradante, en tout cas insuffisante16), et une approche sociologique. Il s’agira ici, non pas de culpabiliser les partisans des théories du complots, mais de se servir des connaissances psychologiques afin d’éviter des raisonnements de peu de valeurs et de reconnaître les influences contextuelles pour pouvoir les diminuer et éviter le raisonnement de type conspirationniste.
La quête du sens se repend communément à travers ses proches, la philosophie, les religions, les narrations des médias. Cependant de nombreuses raisons de douter de la qualité et de l'intérêt de ces narrations sont apparus au cours des siècles.
Organisation sociale. Les guerres de religions et les lumières ratio-humanistes européennes ont largement miner l'emprise religieuse (sans complètement la faire disparaître). Les médias très corporatiste, constitué par une classe relayant non seulement l'idéologie dominante, mais proche des milieux dont certains pensaient qu'ils devaient être un contre-pouvoir, ont une influence grandement relativisé, mais omniprésente (les espaces de liberté conquis par la diminution du travail se sont reportés sur la consommation d’industrie médiatique comme la télévision).
Il y a de bonne raison de douter de ces histoires, et le savoir de type scientifique ne donnant pas de réponse immédiate et simple a la recherche du sens, celle-ci s'épuise à travers d'autres moyens.
Mais cet épuisement, cette recherche spécifique de connaissance ne se pratique pas forcément avec méthode d'une part, et d'autre part même orienté, tous les chemins ne se valent pas, même s’ils mènent a un « sens », un paysage attendu.
Nous avons été formé, instruit. Mais cette formation n'est pas adéquate à l'acquisition d'une habileté à trier les propositions en distinguant leur qualité et en établissant des critères a la fois de vérité et de justice.
Aujourd'hui le problème n’est pas tant la résistance a l’exigence de clarté et de transparence demandé au pouvoir ou le manque de sacré (comme le pense Taguieff17), que l’éviction de la population a la participation18 et la masse d'information est telle que nos capacités, même entraînées sont rapidement saturées.
Le doute aliéné, ou comportement paranoïde, peut-être alimenté par des d’opinion rapportées et déformées, la lecture d’un document usant d’un style paranoïaque, un choc moral important, une situation de conflit, la lecture d’un document officiel sur un événement en conflit avec notre perception personnelle.
L’exigence de vitesse. Si un jugement, une enquête est trop lente, de multiples jugements alternatifs pullulerons. Si elle est jugée trop rapide, on accusera les enquêteurs de partialité. Les déclarations officielles parfois contradictoires et des imprécisions de journalistes travaillant dans la précipitation, sont aussi propices aux rumeurs. Les témoignages sont les premiers victimes de l’exigence rapide d’un jugement impeccable... il est dans les faits quasi-impossible d’émettre un jugement certains en très peu de temps d’observation19, les enquêteurs le savent bien, mais ce savoir pratique de l’enquêteur, n’est pas celui du récepteur de l’information médiatique. Pour lui, les témoignages différents ne résulte pas d’une erreur de jugement, ou d’une difficulté d’estimation, mais sont la preuve au mieux de mensonge au pire de complot.
Par ailleurs la vitesse des changements importants dans une organisation sociale favorise un sentiment d’anxiété, de peur, défavorable au jugement rationnel. L'urgence avec laquelle se pose la question (difficile de supporter d'être en proie au doute en permanence, de ne pas avoir de perspective stable), ne facilite en rien une recherche appliquée sur ces questions.
Il y a des facteurs « naturel » de sélection : la confiance en une personne (proche, « star », expert). Le lieu ou la proposition est apparu signifiante (une salle d'attente, l'univeristé).
Le contenu de la proposition est important aussi, son style (formulation), mais l'information elle-même. On retransmet plus facilement une proposition qui conforte nos croyances...

Le raisonnement paranoïde pourrait exister depuis la nuit des temps (ou se confondre avec la rumeur), mais apparait clairement par écrit avec la fin de l’hégémonie religieuse (avec comme cible principale la révolution française20). Il pourrait être une sorte de sécularisation de la providence21.
Après 1980, les complots changent d’apparences. Dans les années 8022, les théories du complot sont réactivée par une hybridation avec des thèmes ésotériques, satanisme, magie, ancienne civilisation, extraterrestre, énergie ou armes cachés (Haarp, chemtrails). Voir mèle les deux, par exemple la théorie des anciens astronautes rassemble habillement « ancienne civilisation » et extraterrestre. On la retrouve d’abord sous forme romanesque chez Lovecraft dans les montagnes hallucinées, puis plus tard avec des prétentions de réalisme.
Le complot mèlent des domaines parfois plus originaux comme la géographie (La théorie de la terre creuse), la médecine (vaccins) ou des mythes plus urbains (11 Septembre 2001, zone 5123, triangle des bermudes, camps FEMA24).
Avec lInternet le complot mute. Il va favoriser : la banalisation et prolongation des rumeurs en permettant leur support anonymisé a travers la toile (là ou une personne entendant des arguments contraires pouvait l’abandonner et participer a son éradication collective), de rassembler les tenants qui étaient plutôt solitaire et minoritaire, tout en leur permettant une élaboration collective25 (là ou elles étaient essentiellement le fruit d’une oligarchie, ou d’une personne a son service, qui avait le pouvoir de faire et de décider un complot). Le complotisme est une occasion pour la population peuvent avoir l’impression d’être à l’initiative de certains raisonnements (même si dans les fait il s’agit en fait surtout de relayer la voie de quelques « spécialistes »).
L’impression du discours rare, de la « trouvaille », qu’éventuellement on à participer a découvrir, va rendre d’autant plus forte l’adhésion et le sentiment de mission (mêlé au stress exaltant de devoir rester caché des conspirateurs). Comme si on venait de trouver au bout d’un long et tortueux chemin parcouru dans le désert du sens, une source d’eau fraîche... alors qu’il s’agit d’un mirage.
L’effort a accomplir est variable, mais les raisonnements doivent beaucoup au principe de « déduction » ou de généralisation. Partir de fait en apparence semblable pour en arriver à un principe général... qui ici est prédéterminée. Des milliers d'oiseaux et poissons mort, au lieu d’être expliqué par l’empoisonnement de l’air ou de la nourriture, comme c’est jusqu’a présent le cas, sont relié aux « fléaux biblique », ou dans sa version « laïque » à une installation scientifique, transformé pour l’occasion en arme climatique (HAARP).

2.Conspirations et Conspirationnismes.
On peut distinguer 3 éléments : a) la conspiration comme fait (complot, ou conspiration événementielle26), b) le conspirationnisme (complotisme, vaste ou méga-complot27, grande ou super-conspiration28), c) la théorie, soupçon ou doute de la conspiration (conspiration systémique29).
a) Des conspirations ou complot existent. Dans les analyses juridique du droit canadiens le complot est reconnu (comme crime non parfaits, procédé que peut employer un groupe) ; Des historiens on établies certains complots30. Ces conspirations existent de manière isolée.
Mais si elle désigne le fait de personnes aux pouvoirs d’institutions (comme la CIA, ou la commission trilatérale) de planifier des attaques, c’est un fait courant, pour ainsi dire entendu31. Le fait que des personnes d’institutions différentes se retrouvent est banal, y compris dans les institutions classiques, tout comme le cumul des mandats.
D’autres désignent un pouvoir non-institutionnel ou d’institutions cachées, secrètes ou discrètes (franc maçonnerie). Si ce type de pratiques existent, il n’est qu’un type parmi d’autres pouvoirs réels déjà connus (comme les institutions économique, la classe politique, la reproduction patriarcale, les journaux...).
Ces complots réels, ainsi que le secret d’État (Tchernobyl, la maladie de Mittérrand), les secrets industriels ou encore le manque de participation de chacune et chacun aux prises de décisions permettent des justifications rationnelles de doute sur l’honnêteté et les agissements des gouvernements, d’institution nationales ou internationales.
Cependant rester critique et vigilant à l’égard des exploiteurs, tout en étant ouvert aux théories, n’implique pas de les croire toute sans discernement. De fait, il est plus facile de trouver des boucs-émissaires que de vivre avec des doutes.
b) Justice, Vérité, Égocentrisme. Le Conspirationnisme ressemble a une vision politique autosuffisante (qui bien que dépourvu d’une véritable philosophie, est de même genre que le libéralisme, le marxisme, ou l’anarchisme) selon laquelle l’ensemble des pouvoirs, des forces, sont le fruit de conspirations. Ces conspirations peuvent s’étendre a travers toute l’Histoire et relevé d’un « plan global voire cosmique, ourdi à très long terme par une puissance ayant les attributs de Dieu (omniscience, éternité, toute-puissance...), plan à l'intérieur duquel les multiples complots opèreraient de façon hiérarchique ou en réseau.32 »
Le Conspirationnisme peu remplacer d’autres point de vue politique ou prétendre qu’elles n’expliquent qu’une partie d’une conspiration plus générale (ce qui n’implique pas qu’ils connaissent réellement ces autres analyses).
Il semble avant tout avoir pour objectif, non de rétablir la justice, mais de dénoncer l’existence de groupes, agences33 ou d’intentions occultes. Habituellement, il ne s’achève pas par un appel a la manifestation dans la rue, mais, à la révélation. A « l’éveil des consciences ». Le complotisme dénonce mais ne donne aucune méthode pour lutter contre le complot. Il semblerait que sa révélation suffise à faire disparaître les rapports de forces.
Plutôt qu’un objectif politique, il s’agit d’une sorte de méthode de développement personnel. Sur le plan de l’efficacité, elle apporte beaucoup a l’égo, mais a quel prix d’exclusion sociale ?
De plus, elle a potentiellement des conséquences sociale : comme l’impression de supériorité par la détention d’un savoir plus ou moins caché. Ou encore la nécessité d’éduquer les autres, de les « réveiller34 ».
Par ailleurs, elles-même sont l’objet de tromperies, d’influence de différents lobbies (par ex. critiquant la proximité et rapidité d’un changement climatique et en particulier la participation des activités industrielles).

c) La théorie du complot. Est une explication qui peut être indépendante d’une adhésion au Conspirationnisme. On rattache des situations éparses à un complot a long terme ayant un rapport avec un pouvoir particulier dans l’objectif de dénoncer son infiltration, voire de le faire tomber (moins courant).
Ces théories insistent plus sur l’aspect « caché » ou secret (alors que le capitalisme, ou le patriarcat n’en relève pas). Cette attribution est donné parfois a un groupe, a un accord, ou à une action particulière (le groupe ou l’action peuvent donc aussi, être connues).

« La théorie du complot fonctionne elle-même en boucle, sur un mode manipulatoire, en ce sens que sa grille de lecture est préétablie. La conspiration et ses bénéficiaires préexistent aux indices qui sont censés leur donner corps.35 »

3.Politique.
On pourrait voir l’adhésion aux théories du complot facilité par des esprits critiques ayant en quelque sorte dérapé, n’ayant pas les outils pour faire leur tri parmi leurs interprétations, étrangement les esprits critiques rejoignent semble toutefois assez peu critique pour rejoindre des hypothèses (en fait des boucs-émissaire) offert sur un plateau. « La théorie du complot, en simplifiant l'espace politique, permet l'économie d'un examen attentif des réalités.36 »
Une analyse de l’origine du contenue politique du conspirationnisme. Loin d’être une invention populaire, le conspirationnisme est avant tout celle des dominants et des bourgeois37. Comme pour les croyances les plus diverses, ce sont les intellectuels et les cadres qui y sont les plus sensibles. Alors que les ouvriers ne les perçoivent pas.

Cibles courantes. D’abord « Mage », Ventriloque ; Puis Juif, Jésuite et Franc Maçon ; Plus moderne : Bolchévik et Nazie. Contemporaine : Bildeberg, Illuminati, Extraterrestre38.
Types. Il semble que si la peur et la méfiance soient corrélé (sans forcément être cause) à tout les genres de conspirations, celles accusant les autorités (type « Système ») semble plutôt marqué par « l’irrationalité » (« croyance dans certains phénomènes ésotériques et le degré de croyance religieuse »), et celles mettant en scène des minorités (type « Minorités », p. ex. juifs ou terroristes musulmans) marqué par un « conservatisme politique »39. Ce n’est pas un type de complot qui succède historiquement à l’autre, mais des types qui co-existent aujourd’hui.
Je pense que l’on peut donc distinguer 3 types de complots, ceux anti-système, ceux marqué par l’irrationnel, (souvent lié, il est vrai aux personnes qui croit au précédent) et ceux type Minorité.
Risques réels. Certaines cibles, ou croyances on des conséquences sociales moindre que les autres. Accuser Dieu, ou les Extraterrestres entraînent relativement peu de danger pour la population (sauf si la personne pense que les extraterrestres ont pris l’apparence d’humains), par contre quand l’accusation porte sur des ensembles socialement reconnus (Juif, Noir, Femmes...) le danger est le plus élevé. Quelque part l’inexistence, le flou, ou la discrétion (Illuminati, Bildeberg, Franc Maçon) qu’entoure certains ensemble diminue les risques, sans les éliminer pour autant : le soupçon lié à une méconnaissance des enjeux politiques peut amener a soutenir des groupes dangereux, tout comme le soupçon lié à la méconnaissance à par le passé mené à brûler des prétendues « sorcières ».
Le livre mythe et mythologie politique (1986)40 de Raoul Girardet voie dans le conspirationnisme une des méthodes pour s'accaparer a peu de frais les convictions des masses. À lier aussi bien avec des recherche de pureté ou d’âge d’or (justifiant une forte autorité, sécurité, un État fort, milice/police) que ceux d’homme providentiel.
Ces récupérations sont donc l’objet de parti de gauche comme de droite. A Gauche par exemple, Bakounine41 a cru a un complot juif, et l’on trouve ailleurs, des traces d’anti-américanisme (sans distinction entre population, entreprises, gouvernants, patrons). Pour les personnes critiques a son sujet, comme Émma Klotz, le conspirationnisme est le nouveau « socialisme des imbéciles ».
A droite la récupération semble revendiqué, et constitue une tendance profonde, particulièrement avec l’extrême droite. L’extrême droite interprète l’histoire « comme un long processus de décadence et de subversion – l'«involution»42 ». Elle est souvent antisémite et particulièrement anti-juive à travers l’idée d’un complot « d'un petit nombre de Juifs hyper-puissants qui auraient établi un plan précis de conquête de l'univers au détriment des non-Juifs. Certains antisémites persistent à croire que ce plan est contenu dans les Protocoles des Sages de Sion, un faux rédigé par les services secrets russes en 1903 ». Cette tendance se renomme anti-sioniste aujourd’hui « pour détourner les lois antiracistes »43.
L’extrême droite ne se réduit pas simplement au front national, ou au pouvoir d’un dictateur comme Staline, Hitler ou Mussolini (comme le relais Etienne Chouard44), dans ses formes contemporaines elle se déploie aussi bien sous la forme de réseau hiérarchisé assez indépendant entre eux tout en étant solidaire dans leur grande lignes d’attaques. Ils s’organisent aussi sous la forme de réseaux associatif ou médiatique, aux allures apolitiques ou jouant la carte d’un nouveau rassemblement style front populaire antimondialiste (au profit d’un nationalisme). Ils font mousser certains articles de journaux45 et vise des cibles étrangement redondantes : juifs, bolchévick etc... Ils essayent de réorienter les critiques conspirationnistes au profit d’un « anti-mondialisme » et d’un « nationalisme de raison46 ».

Du nihilisme hyper critique, de la destruction de tout repère, mais de la nécessité d’en avoir tout de même un minimum, s’encre d’opportune politiques, qui font ainsi l’économie de partager les outils d’émancipation mentale pour y préférer l’adhésion a travers le remaniement de l’aliénation complotiste.
Le problème n’est pas tant la théorie du complot elle-même, mais le manque de moyen pour s’en défendre, la facilitation de l’aliénation, les encouragements politiques associés a certaines de ces idées.

Que faire ?
Certains propose des lois, une pédagogie du pouvoir, un rappel de la complexité. Donnons plutôt les outils intellectuels. Combattre l’ignorance et l’insouciance. L’ignorance peu mener à brûler des sorcières ou à rejoindre les idées de groupe capable de tirer profit de cette ignorance. Lié a l’insouciance, elle nourrie l’apolitisme. Cette méconnaissance fondamentale des rapports de pouvoir, par inaction laisse s’installer le pire.
Le conspirationnisme pose le problème du partage d’outil sceptique pour analyser l’information et le savoir faire pour se défaire de l’exigence de vitesse.
La population est éduquée et informée, mais l’information n’est plus directement acquise, elle est médiatisée par des experts. Nous sommes sous tutelles. Les théories du complot se multiplieront tant que la « démocratie », le pouvoir, s’éloignera de la population car inévitablement les soupçons sur les méthodes de gestion et sur les décisions gonfleront.
Sortir de la logique déraisonnable du capitalisme passe par une restauration du scepticisme (et non une recherche de la « rigueur » ou de la « discipline ». Conserver une dynamique interne, autonome, maîtrisable, être un contre-pouvoir plutôt qu’une logique hétéronome de rigueur ou de discipline.
Considération des agents
Il faut distinguer d’une part les arguments visant a considéré la valeur de l’agent et de son savoir, de raisonnement types que l’on peut retrouver dans toutes les situations.
Les accusations ou qualifications, peuvent être perçu comme des insultes (quand elles ne le sont pas réellement), ou comme des techniques visant à disqualifier par avance l’intérêt d’un débat (ce qu’elle sont parfois). En tout cas, elle enferme l’agent dans une idée, une représentation que l’on se fait de lui, mais a laquelle il peut par ailleurs ne pas attacher la même définition. Il convient donc de les éviter. Leur emploi peut mener le partenaire a des raisonnements de défense, visant plutôt a se protéger lui, ou un groupe auquel il se sent associé. On perdrait alors l’intérêt de la discussion. On fera particulièrement attention avec les termes  : conspirationniste, fasciste, anarchiste, excentrique, gauchiste, terroriste, radical, fanatique. Et on évitera plus classiquement les insultes.
Rasoir d’Hanlon. Il est moins coûteux d’expliquer par l’incompétence, voire la paresse que par la mauvaise volonté (là, où le rasoir d'Ockham permet a une personne de faire le tri dans les croyances, le rasoir d'Hanlon permet d'éviter de formuler soit même des hypothèses fastidieuses). Les émotions (indignation) ou l’impression de stratégie que l’on voit chez les acteurs ne doivent pas être dénoncée, mais critiquer par l’argumentation.
Débattre. Face a quelqu’un dont c’est le métier de dire des bétises, de manipuler, etc... tenir une voie raisonnable est très difficile.
De même face à des croyances incluant des dispositifs d’auto-réfutation (qui sont autant de dénigrement facile), comme certains raisonnements psychanalytiques (si vous n’êtes pas d’accord, c’est que vous avez un problème), conspirationniste (si vous n’êtes pas d’accord, c’est que vous participez a la conspiration, vous avez été désinformé, endormi), ou encore théorie communiste (si vous n’êtes pas d’accord, c’est que, au mieux, votre raisonnement est bourgeois).
Ou encore face a certaines croyances très ancrés, conspirations, ésotérisme (faire l’expérience autour de soi de la critique de l’homéopathie) ou superstition (existence de Dieu).
De plus face à un expert d’un domaine que l’on ignore, ou même que l’on croît connaître47.
Il est possible toutefois de mettre tous les interlocuteurs quasiment dans les mêmes capacités de débattre en distinguant les problèmes épistémologiques, des problèmes éthiques et politiques et en abordant ces derniers48.
Censure. Quand la liberté d'expression n'est pas totale, on peut rencontrer au moins deux conséquences :
1.Plus grande difficulté à argumenter. En ne connaissant pas le plus d’avis sur une question, il est difficile de se positionner d’une part, mais aussi de défendre sa propre position vis-à-vis d’autres positions. (La censure sur le négationnisme empêche ceux qui sont confrontés a de telles thèses d’y répondre sans difficultés.
2.Amplification perverse. Les censurées peuvent prétendre être des martyrs, des personnes réprimées par un système. Leurs idées trouvent alors une nouvelle force pour être diffusés (que les divers moyens de propagandes ont su mettre a leur service), et éventuellement partagés parmi les personnes qui n'aime pas le système et voit dans cette censure une nouvelle raison de le critiquer.
Une méthode alternative. Pierre Vidal-Naquet, soulève une bonne méthode a mon avis, qui excluent a la fois la censure des révisionnistes, mais aussi la discussion avec eux. Par ailleurs elle permet d’identifier et critiquer leurs arguments (je souligne) : « on peut, et on doit discuter sur les « révisionnistes » ; on peut analyser leurs textes comme on fait l’anatomie d’un mensonge ; on peut et on doit analyser leur place spécifique dans la configuration des idéologies, se demander le pourquoi et le comment de leur apparition, on ne discute pas avec les « révisionnistes »49 ». Une telle position permet d’établir les conditions d’une analyse et d’une critique sereine détaché des influences affective, relationelle etc... Ce que les partisans adversent ne manquerons pas de qualifier de « fuite ». Car pour eux les situations ou ces influences et manipulations sont possible, sont renommée cadre, ou « débat loyal ».
Certains sceptiques acceptent toutefois parfois ces situations instables, mais ils ne tardent pas à relever les difficultés, comme le fait de hausser le ton, de savoir se faire le mieux entendre auprès d'une audience spécifique, plus avide de révélations, que de rigueur, ou encore la vitesse a laquelle s’enchaîne les « bêtises » et le temps qu’il faudrait pour a défaut de les démonter, les refuser sans être accusé de censure ou de refuser finalement le débat. On comprend assez vite que la demande de débat en vis-à-vis, de personnes a personnes, face à face, ne relèvent pas tant de la volonté d’avancer des arguments que de se faire prévaloir d’intention respectable. Et quand ils ne l’obtiennent pas, ils peuvent alors se targuer d’être des « victimes incomprises » y compris quand leurs positions consiste à nier l’existence des pires atrocités (pourtant sur documentés) et non a discutés de certaines questions objet d’importante controverses.
Les confrontations d’arguments radicaux, ou opposés (quand elles ont lieu dans des bonnes conditions) permettent de se faire son opinion en connaissance de cause, sans percevoir de « mépris » si on partait d’une opinion qui n’est pas celle qu’a retenu, au final, l’auteur.
À défaut de convertir les tenants d’une proposition, cela peu permettre a ceux qui doutaient de se faire un avis.
Ce qui ne relève pas de la liberté d’expression. Ces moyens quand ils sont critiqués sont souvent pris pour une limite a la liberté d’expression, alors qu’il n’en relève pas. Le harcèlement (répétition) ; l’injonction, l’obligation a percevoir quelque chose alors que l’on ne l’a pas donner son accord (refuser de la publicité à des chaînes qui fonctionne grâce a elle est absurde, par contre il devrait être normal de ne pas recevoir de publicité sur son téléphone, dans sa boîte au lettre ou dans la rue).
Experts. Il faut examiner leurs qualifications, leurs formations, leurs implications dans des groupes politiques (lobbying), s’il dispose juste d’un titre ou qu’il s’agit d’une pratique au quotidien. Ils doivent être qualifié pour parler de leur sujet s’ils prétendent apporter des arguments scientifiques. Ils arrivent que des experts soient présentés de manière biaisé50, ou encore qu’ils aient des avis contraddictoire, alors qu’ils sont de compétences et d’indépendances égale. Il faut aussi savoir distinguer le savoir d’un expert, d’un témoignage qu’apporte un expert.
Sur le lobbying, ce sont souvent des anciens chercheurs dans des domaines différents de ceux qu’ils critiquent ou dans le même domaine. Ils ont choisis par les lobbys pour l’impact qu’ils peuvent produire sur la société aussi bien savante que populaire. Souvent, ces scientifiques n’ont pas critiqué un sujet en particulier... mais plusieurs. Par ex. la couche d’ozone, et le réchauffement climatique. En général un institut est formé pour l’occasion, ou change étrangement d’orientation (par ex. institut Georges C. Marshall51).
Le but des lobbyings c’est de faire croire a un débat parmi les scientifiques (pas un débat politique), pour faire durer les tergiversions visant à interférer avec l’industrie. Le débat scientifique existe, mais il est loin d’être uniforme (par ex. il y a un accord large sur le fait qu’il y a un réchauffement climatique, les débats sont sur des questions de bordure).
Les critiques qu’ils portent ne sont pas forcément scientifiques, elles peuvent être de l’ordre politique, mais réclamant derrière des arguments scientifiques. Par ex. en disant qu’il n’y a pas assez d’études, qu’il y a des doutes et qu’il faut que la science continue ses recherches (pendant que l’industrie vend, c’est ce qu’il s’est passé pour l’industrie du tabac par ex.).
Ces chercheurs ne sont pas forcément financé, ils peuvent avoir des objectifs politiques, mais ensuite ils rejoignent des organisations qui les finances pour qu’ils puissent continuer a tenir le discours qu’ils tiennent etc.
Par contre si leurs arguments sont d’une autre ordre que leur formations il faut les prendre avec mesures.
Comment agir avec une personne au comportement paranoïde ? Montrer que le problème n’est pas fondamentalement son idéologie (en tout cas dans un premier temps), mais le raisonnement en question, sa forme et ses biais. Rester sérieux (l’humour est souvent ambigu). Ne pas laisser d’équivoque. Établir des écrits, traces des propositions. Désamorcer les doutes.

Pour aller plus loin.
L’ensemble de ces réflexions m’est venues en grande partie en m’inspirant d’un milieu particulier, que j’appelerai un peu rapidement « septicisme rigoureux52 », avec diverses lectures que l’on peut retracer a travers les notes de bas de pages.
En terme de livre, dans ce « courant » d’hygiène mentale, on trouve en français peu de lecture, mais je conseillerai rapidement :
Normand Baillargeon. Petit cours d’autodéfense intellectuelle. éd. Lux, 2006.
Jean-Léon Beauvois, Les influences sournoises, précis des manipulations ordinaires. éd. François Bourin, 2011.
Anastasios Brenner, Raison scientifique et valeurs humaines, Essai sur les critères du choix objectif. Puf, 2011.
Bertrand Russell, Essais Sceptiques. [1928], 2010 fr éd. Les Belles Lettres.
On trouvera aussi sur le sujet, le site de l’observatoire du conspirationnisme (Conspiracy watch http://www.conspiracywatch.info/.). On trouve aussi des sites focalisé sur le confusionnisme généré par l’extrême droite : Pratique de l’histoire et dévoiements négationnistes (http://www.phdn.org/) et Anti-dieudomania (où l’on ne taxe pas d’antisémitisme à la légère) (http://jeankoong.unblog.fr/).

Florian OLIVIER
1On attendrait communément ici : recontextualisation. Mais précisément il ne s’agit pas que de « texte », mais de situation réelle, avec des rapports de force. Tout un courant post-moderniste a plongé dans le nihilisme en réduisant le réel et ce que l’on peut en dire, aux seuls textes.

2Les commentateurs classiques parlent de doute hyperbolique, je pense qu’il faut tenir compte de l’introduction pour ce doute, du genium malignum [malin ou mauvais génie] indiqué dans la première méditation métaphysique. Je ne dis pas par la, que Descartes a eu un comportement paranoïaque, ou qu’il était conspirationniste, mais juste qu’il a identifié ce type de raisonnement. Il semble qu’il l’est utilisé comme un dispositif d’expérimentation de pensée.

3 « une nation, une culture, un mode de vie, affectant avec lui des millions d’autres personnes ». Wagner-Egger Pascal et Bangerter Adrian, La vérité est ailleurs : corrélats de l'adhésion aux théories du complot, Revue internationale de psychologie sociale, 2007/4 Tome 20, p. 31-61. Pour cette distinction les auteurs font référence a Hofstadter (1965). The paranoid style in American politics. In R. Hofstadter (Ed.), The paranoid style in American politics and other essays (pp. 3-40), Harvard : Harvard University Press.

4Richard Hofstadter, The Paranoid Style in American Politics and Other Essays, 1965.

5 Bratich, Conspiracy Panics: Political Rationality and Popular Culture, 2008, pp. 32-33. On le reconnaît clairement aujourd’hui, dans ce que l’on appelle le « conspirationnisme »

6(Syndrome de Saint-Thomas). En l’absence d’image, le conspirationniste crie a la dissimulation ou au manque de preuve, réclamant des images jusqu’a l’absurde (ils veulent voir des images qui n’existent pas, là où d’autres preuves non imagés existe, ou des cadavres de corps entier, là ou la bien-scéance à empêcher la diffusion de morceaux de corps). En la présence d’image, la perception est, dans ce raisonnement : jugement, sans contextualisation (qui permettent par ex. la distinction entre, ne voir qu’un côté d’une chose, et se faire un avis complet). La preuve par l’image dans le cas du 11 septembre 2001 est rappelé a son insuffisance à travers son rôle dans l’affaire de l’assassinat de J.F.K. Voir Ledoux Aurélie, « Vidéos en ligne : la preuve par l'image ? » L'exemple des théories conspirationnistes sur le 11-Septembre, Esprit, 2009/3 Mars/avril, p. 95-106.
On voit bien qu’il se passe quelque chose, mais c’est comme le théâtre de mime que Bergson oppose a la théorie de la localisation. L’idée de la possibilité de lire les pensées (au sens de savoir ce que les gens pensent de quelque chose) est souvent réactivité avec les différents appareils d’imagerie cérébrale.
L’argument de Bergson consiste à rappeler que, aux mieux on peut faire une bonne description de processus (comme si nous regardions un théâtre de mime), mais en aucun cas nous pourrons, ni en tirer des prédictions, ni connaître ce que pense les personnes de quelque chose, leur avis. L’Énergie Spirituelle, II.L’âme et le corps, p. 42 et s.

7L’imaginaire du complot mondial, Pierre-André Taguieff. Comme toutes les citations de ce paragraphe sauf précision.

8D’ailleurs ces groupes sont si « secret » qu’ils ont laissé plein de traces que l’on trouve facilement sur l’internet, et a partir desquelles on a établis des listes (Groupe de Bilderberg, Skull and Bones...). Comme le remarque Pierre-André Taguieff, L’imaginaire du complot mondial ; Aspect d’un mythe moderne. 2006. Ch.1.

9Karl Popper, La société ouverte et ses ennemis, 1979, tome 2 p.68

10Zero Pointé Pocket, Groupe Undicisettembre.

11« […] ceux qui la soutiennent [la Théorie du Complot] ne prétendent pas avoir une, pas deux, mais des centaines de "preuves" accréditant leur thèse. Des indices évidents de la conspiration, que les “comploteurs” auraient malencontreusement oublié de dissimuler, et que seul le conspirationniste a la perspicacité et le courage de voir, tandis que tous les “experts” garderaient un silence coupable et seraient donc partie prenante de la conspiration.
[...] affirmer qu’on a les "preuves" de l'existence du complot revient à dire que les organisateurs de la conspiration sont à la fois des génies du crime, capables de mettre en œuvre un complot complexe et de garantir un silence parfait, totalement hermétique, de toutes les personnes impliquées, et sont en même temps assez étourdis pour se tromper sur des points fondamentaux du stratagème, en laissant des indices flagrants du complot. » Zero Pointé Pocket, Groupe Undicisettembre.

12Liste similaire disponible a l’article Théorie du Complot du site Wikipédia.

13Gilovich, T. (1991). How We Know What Isn't So: The Fallibility of Human Reason in Everyday Life. éd.The Free Press. Généralement effectués avec des dates d’évènements (11/10/2001 ; 11/11/2011 ; 12/12/2012 …)

14Selon une étude publiée dans Social Psychological and Personality Science [Dead and Alive : Beliefs in Contradictory Conspiracy Theories], chez certains individus adeptes des complots, l’attirance des théories de la conspiration est si forte que cela les conduit à approuver entièrement des croyances contradictoires. «  La conviction que "l’histoire officielle" est fausse peut pousser les gens à croire en plusieurs théories alternatives malgré les contradictions qui peuvent exister entre elles. "Toute théorie conspirationniste qui se pose en opposition avec l’histoire officielle obtiendra un certain degré d’approbation chez quelqu’un qui a une vision du monde conspirationniste" disent les auteurs de l’étude. […] "Pour les théoriciens de la conspiration, ceux qui sont au pouvoir sont perçus comme ceux qui trompent, donc toute explication officielle a d’emblée un handicap, et toute explication alternative est plus crédible dès le début" expliquent les auteurs. » Croire en l’impossible et théories de la conspiration, Charlatans.info

15Je fait cette précision, pour éviter que soit proposé un non expert des possibilités de vérification qui relève d’une expertise.

16« certains psychologues en font le symptôme d'une forme de paranoïa, en particulier du délire d’interprétation de Sérieux et Capgras, trouble psychiatrique dont le thème délirant du complot est constitutif. Cependant, cette interprétation est majoritairement considérée comme insuffisante, dans la mesure où elle ne prend pas la peine de s'intéresser à la théorie du complot sur le plan de la finalité, de sa « fonction ». Wikipedia art. Théorie du complot.

17Pour Taguieff la sécularisation a favorisé « la diffusion et la réception des croyances à l’état sauvage […] Après le fascisme et le nazisme, les autres « religions politiques » ou « séculières » ont été disqualifiées. Il reste le schème du conflit des forces et de la lutte des groupes, les nœuds formés par les secrets et les stratégies, mais l’identité de l’adversaire perd son évidence ou sa clarté, l’ennemi devient insaisissable. […] Le simplisme des explications complotistes constitue une bouée de sauvetage pour les « paumés » de la mondialisation chaotique (ou perçue comme telle). […] Internet […] rend indiscernables les informations […] « Le mélange du vrai et du faux est plus faux que le faux. » » (Paul Valéry = le mélange est moins discernable que sous sa forme pure). Sa conclusion est claire : il faut réintroduire du sacré. Pierre-André Taguieff, L’imaginaire du complot mondial ; Aspect d’un mythe moderne. 2006. éd. Mille et une nuits.

18« c'est l'« excès d'institution » qui provoque le développement des théories du complot. Timothy Melley (Université de Miami), spécialiste de la culture populaire, parle d'une « agency panic » : il voit dans le conspirationnisme l'expression d'une crise de l'individu et de son autonomie, ainsi que son angoisse face au pouvoir croissant, technocratique et bureaucratique, des administrations. Il considère en outre la théorie du complot comme un élément essentiel de la culture populaire américaine de l'après-1945  » (Wikipédia, art. Théorie du complot) et non spécifiquement leur déclin (comme le pense le juriste Mark Fenster) ou disons des institutions qui apprennent plus la soumission que l’autonomisation. On peut largement repousser l’idée plutôt de droite d’un manque de religieux, de sacré (car dans ce cas tous les athées aurait un comportement paranoïaque).

19Par exemple la couleur du casque dans l’affaire merah (Affaire Merah : tentative de déconstruction d'un discours conspirationniste, Le Monde. http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/06/19/affaire-merah-tentative-de-deconstruction-d-un-discours-conspirationniste_1719019_3224.html), ou plus prosaïque : une difficulté classique des témoignages d’OVNI.

20Le premier ouvrage important, qui fait référence est les Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, de l'abbé Augustin Barruel, publié vers 1797, il porte sur la révolution française est soutient l’idée qu’elle n’est « pas un mouvement populaire spontané, mais le fruit d’une conspiration chrétienne.
De manière indépendante, l'écossais John Robison fait paraître « Les preuves d’une conspiration contre l’ensemble des religions et du peuple mené de toute main par l’ensemble des gouvernements du monde », où il prétend montrer l'existence d’une conspiration des Lumières œuvrant au remplacement de toutes les religions par l’humanisme et de toutes les nations par un gouvernement mondial unique. » (Wikipedia art. Théorie du complot).

21Cette proposition est soutenue de manière argumenté par Emmanuel Kreis, Historien, spécialiste du mythe du "complot judéo-maçonnique".

22Pierre-André Taguieff, L’imaginaire du complot mondial ; Aspect d’un mythe moderne. 2006. Introduction.

23Une simple base militaire interdite au public parmi d’autres, mais qui a la réputation d’avoir des activités liés a des OVNI (et chez les conspirationnistes : donc des extraterrestres).

24En fait ce sont des centres de résidence de réfugié, de migrant (l’équivalent des CRA français) interprété comme fait contre les résidents états-uniens. Le tout corréllé à une entreprise quelconque de cerceuil retenue juste parce que comme les centres de résidences de réfugiés elle est détenue par la société Halliburton. Mais beaucoup de société de ce genre on de travaux impliqué dans de multiples entreprises. Il ne viendrait a l’idée d’aucun de ces conspirationnistes de critiquer Halliburton pour la construction de centre de détention de réfugiés, ils préfèrent s’imaginer autre chose...

25Le mot conspirationniste apparaît dans le Larousse en 2012, signe d’une massification du phénomène.

26Appellation proposée par Micharl Barkun, A Culture of Conspiracy. « Event conspiracy theory ». Certains traduise aussi par « conspirationnisme d’événement ».

27Appellation proposée par Véronique Campion-Vincent.

28Appellation proposée par Micharl Barkun, A Culture of Conspiracy. « Superconspiracy theory ». Certains traduise aussi par « super-conspirationnisme ».

29Appellation proposée par Micharl Barkun, A Culture of Conspiracy. « Systemic conspiracy theory ». Certains traduise aussi par « conspirationnisme systémique ».

30« Nul ne nie par exemple les complots ayant abouti à la mort par assassinat de Philippe II de Macédoine (336 av. J.-C.), de Jules César (44 av. J.-C.), de Caligula (en 41), d’Attila (en 453), d’Abraham Lincoln (en 1865), de Raspoutine (en 1916), de Léon Trotski (le 21 août 1940), du président John Fitzgerald Kennedy (le 22 novembre 1963 à Dallas), du pasteur Martin Luther King (le 4 avril 1968 à Memphis), du président Mohamed Anouar El-Sadate (le 6 octobre 1981) ou du Premier ministre libanais Rafic Hariri (le 14 février 2005) » Pierre-André Taguieff, L’imaginaire du complot mondial ; Aspect d’un mythe moderne. 2006. Ch.1 L’imaginaire du complot mondial dans la culture populaire contemporaine. §1.Caractérisation de la vague complotiste contemporaine.

31C’est la perspective critique qu’adopte Noam Chomsky, Comprendre le pouvoir, 3ième mvmt, Ch.9 §.Théorie du complot. Il est donc faux de dire comme le fait Taguieff (dans un cours notamment) que Chomsky est un « gourou » des altermondialistes qui dénoncent nombre de complot, alors que précisément ce texte indique clairement de sa part qu’il n’attache pas du tout d’importance a toutes ces idées qu’il accuse d’ailleurs politiquement comme des dépenses d’énergies perdu, là ou elle pourrait être mobilisé contre le capitalisme. Ces propos sont daté entre 1993 et 1996 et sont donc bien antérieur a la réflexion de Taguieff sur le complot et a sa critique.

32Micharl Barkun, A Culture of Conspiracy.

33« Étant donné qu’il est de notoriété publique que la CIA conduit des opérations secrètes et organise des complots, elle représente une cible privilégiée pour tous les dénonciateurs de complots imaginaires. » Pierre-André Taguieff, L’imaginaire du complot mondial ; Aspect d’un mythe moderne. 2006. Ch.1 L’imaginaire du complot mondial dans la culture populaire contemporaine. §1.Caractérisation de la vague complotiste contemporaine.

34 Par ex. au niv. international : David Icke, ou en France : « le libre penseur ».

35Emma Klotz, Le conspirationnisme, boulet de la critique sociale. Alternative Libertaire, novembre 2009.

36 Ariane Chebel d'Appollonia, L'Extrême-droite en France. De Maurras à Le Pen, Éd. Complexe, 1996, p. 72.

37« Le mythe du complot juif, sioniste, franc-maçon, eurabien, peu importe trouve ses racines depuis toujours dans certains cercles de la bourgeoisie : le Protocole des Sages de Sion émanait de la police des tzars, et un siècle plus tard, ce sont conjointement des républicains d'ultra-droite, des dictateurs d'Amérique du Sud , du Moyen-Orient, de Russie ou des intellectuels bourgeois d'extrême-droite traditionnelle qui les réactualisent et les diffusent à très grande échelle. Et à gauche, cher Monsieur, ce n'est certes pas dans une section syndicale ou dans un collectif de chômeurs et de sans-papiers que des individus et des groupes ont embrayé depuis plus de dix ans sur la propagande fasciste : Bricmont, Gresh , Collon ne sont pas des ouvriers ou des employés.
Reopen 911, à la base a été crée par des jeunes surdiplomés membres notamment des Verts, pas par des syndicalistes en lutte de chez Mc Donalds. Le conspirationnisme soit-disant antisystème n'est pas l'idéologie souterraine et marginalisée que vous décrivez, et ses relais médiatiques et politiques sont immenses et ne concernent pas uniquement sa version libérale que vous dénoncez à juste titre : Marion Cotillard, Bigard, Christine Boutin qui ont défendu les thèses les plus délirantes sur le 11 septembre ne sont pas des « exclus ». Meyssan, lui-même, à l'origine a profité d'une surexposition médiatique énorme à l'époque de la publication de L'effroyable Imposture. Même Soral ou Dieudonné , pour ne citer qu'eux sont invités chez Taddei ou Bourdin. Bien des syndicalistes, des militants de base aimeraient subir un tel ostracisme ! » Collectif Luftmenschen a Frederic Lordon 5/09/2012

38Avec le « crash a Roswell » ou le terme soucoupe comme forme est le résultat d’un raccourci journalistique vis a vis de qq.chose qui fait des rebonds sur le sol... on est alors très loin de l’image classique de l’ovni comme mode de transport d’extraterrestre anthropomorphe.

39Wagner-Egger Pascal et Bangerter Adrian, La vérité est ailleurs : corrélats de l'adhésion aux théories du complot,
Revue internationale de psychologie sociale, 2007/4 Tome 20, p. 31-61.

40« Il s'agit d'une étude de l'imaginaire politique national au travers de l'analyse de quatre grands mythes : la conspiration (les complots juif, jésuite et maçonnique), le sauveur (Pétain le protecteur, Bonaparte conquérant et guide, Pinay le législateur, de Gaulle le prophète), l'âge d'or (retour à la terre et idée d'un présent décadent) et l'unité de la nation. Pour R. Girardet, ces mythes viennent redonner à la société française sa cohésion, à un moment de crise et de perte des valeurs traditionnelles. » revue Science Humaine.

41« Tout ce monde juif, constituant une secte unique exploitante, une sorte de peuple suceur de sang, une sorte de parasite organique collectif et destructeur, s'étendant non seulement au-delà des frontières des États, mais de l'opinion politique, ce monde est maintenant, au moins en grande partie, à la disposition de Marx, d'une part, et de Rothschild de l'autre [...] Le fait est que le socialisme autoritaire, le communisme marxiste, exige une forte centralisation de l'État. Et là où il y a centralisation de l'État, il doit nécessairement y avoir une banque centrale, et là où existe une telle banque, est la nation juive parasitaire, spéculant sur le travail des peuples. »

42Nous suivons dans les grandes lignes le Dictionnaire de l’extrême droite à l’article sur la théorie du complot. Sauf précision, les citations de ce § en sont extrait. A titre d’information je relève : « Pour l'extrême droite, le complot judéo-maçonnique est […] à la base des idées qu'elle abhorre : celle des Lumières, de la Révolution française, celles de la laïcité et de la démocratie. Désormais, le complot judéo-maçonnique est responsable du « mondialisme », qui serait le prélude à l'instauration d'un «gouvernement mondial «  représentant les intérêts des multinationales et visant à l'abolition des États.
Les principaux auteurs de littérature complotiste […] d'extrême droite en France au 20ème siècle sont Henry Coston (1910-2001), Jacques Ploncard d'Assac (1910-2005) et Léon de Poncins (1897-1975), qui travaillèrent dans la lignée d'Édouard Drumont (1844-1917), le fondateur de la Ligue antisémite. Les deux premiers ont exercé une influence notable sur le Front national, comme en attestent les nombreuses références aux « puissances d'argent », à la « Trilatérale » (organisation américano-européo-japonaise d'experts et de décideurs) ou au « complot mondialiste », qui emplissent les discours de Jean-Marie Le Pen, surtout lorsqu'il s'adresse à ses militants et à ses fidèles. Dans une interview donnée au quotidien Présent en juillet 1989, le président du FN avait évoqué « les grandes internationales, comme l'internationale juive, (qui) jouent un rôle non négligeable dans la création de l'esprit antinational », citant également « la maçonnerie », parmi les exemples des forces « qui visent à établir une idéologie mondialiste, réductrice, égalisatrice ». Cependant, la plupart du temps, le FN préfère aujourd'hui parier (en public) de «lobby », du « mondialisme » et des « puissances financières » pour décrire les forces qui cherchent à «asservir les nations ». Cette terminologie sert généralement à masquer l'antisémitisme contenu dans la représentation que se fait l'extrême droite de ce prétendu complot. »

43Le Sionisme étant l’idée que le « peuple Juif », doit avoir une nation. L’anti-sionnisme permet dans le même mouvement la confusion avec des mouvements de gauche dont l’internationalisme, ou la critique de l’État se réduit ou est réduite parfois à la critique de l’État religieux d’Israël.



46Par ex. Laurent Glauzy a travers sa critique des « illuminati ».

47Il y a toujours l’argument du « avez-vous lu la dernière étude ? », publié dans machin, la semaine dernière... qui peut rendre caduque tout raisonnement basé sur la science.

48Par ex. les OGM posent certes des questions d’ordre scientifiques et épistémologique, mais aussi politique (brevetage du vivant, accès au graines et a l’alimentation, autoproduction, dépendances à l’industrie).
Par ex. les attentats du 11 Septembre 2001 aux États Unis d’Amérique du Nord, quelques sois leurs causes réelles, ont surtout servis a la multiplication de restriction des libertés et de contrôles par l’État qu’il exerce à travers des contrats avec le patronat pour obtenir de la surveillance ou des armes de surveillances (caméra, écoute, récupération de fichier a distance).

49Pierre Vidal-Naquet, extrait de l'Avant-Propos des Assassins de la Mémoire, éd. Maspero, 1981 ; rééd. La Découverte, 2005, pp. 8-9.

50Prix nobel... mais de littérature, ingénieur de la Nasa... mais de gestion de bibliothèque, sont aussi mal placé l’un que l’autre pour parler de l’alunissage comme le relève le groupe Undicisettembre dans Zero Pointé Pocket, ou Loïc Nicolas (co-fondateur du Groupe de recherche en Rhétorique et en Argumentation Linguistique de l’Université Libre de Bruxelles).

51Naomi Oreskes, Erik Conway Les marchands de doute , éd. Le Pommier, 2012.


52Pour le distinguer du début du scepticisme philosophique, mais aussi de la zététique, dont je trouve le néologisme peu pratique. Je n’emploie pas non plus scepticisme « scientifique ». Dans la mesure ou par « scientifique » on entend souvent « instrument de laboratoire » résultat « exact » etc.