Je suis toujours
étonné de la naïveté des scientifiques et de ses défenseurs
vis-a-vis des questions politiques. Parfois je me demande dans quelle
mesure cela pourrait relever d’une stratégie visant a se maintenir
propre, tout en participants ou validant certaines politiques (une
tactique que l’extrême droite, elle, exploite clairement).
Par ce billet je
n’entends pas pour autant défendre ce projet de « science
citoyenne » (et c’est quoi un citoyen si ce n’est un
participant au nationalisme du pays ou il se trouve, c’est-à-dire
en fait un idiot de patriote) dont j’ignore tout par ailleurs, mais
bien critiquer une soit-disante innocence de scientifique et d’une
science « neutre ».
Par exemple,
récement L’AFIS et le blog sham and science1
montre respectivement leur agressivité ou leur inquiétude vis-à-vis
des sciences dites « citoyennes », et s’emporte contre
la possible participation (jusque la rien n’est fait)
d’associations effectivement militante comme les faucheurs
volontaires (qui n’ont effectivement rien avoir avec la
science).
Bien.
Une position qui fait l’impasse sur les budgets donnés aux
scientifiques par l'armée, un gouvernement ou une entreprise
spécifique. C’est pourtant le quotidien des chercheurs, qui ne
rechigne pas parfois a gonflé les perspectives applicatives aux
quelles pourraient mener leur recherche pour obtenir un budget.
Par ailleurs, pas
un mot non plus sur les brevets. Les brevets sont souvent confondu
par des scientifiques, avec leur salaire, ou le fait qu’il est le
droit d’accéder a de quoi se nourrir, se loger, s’amuser. Tout
comme certains artistes confonde ceci avec la propriété
intellectuelle.
Dans le cadre de la
concurrence monopolitisque (la concurrence libre et non faussée est
une illusion) du capitalisme mondialisé, les scientifiques sont
amenés à être les militant-e-s non plus de la science, mais de la
science de leur pays, ou de leurs labos ou entreprises.
Les politiciens
l’ont bien compris, et si sous certains aspects on peu témoigner
d’une dimunition de budget de la recherche... certains domaines
sont encore largement rétribué, en nanotechnologies (armée,
sécurité), ou neuroscience (notamment pour le neuromarketing). Des
chercheurs l’ont compris puisqu’ils savent que certains mots
doivent apparaître dans leur projets de recherches. Mot qui sont
bien vu, comme écologie, santé, développement durable. On peu
aussi faire passer une recherche qui relève du micro, pour de la
nano etc...
J’avais de mon
côté, et cela dès mon premier travail d’éthique et philosophie
des science sur les nanotechnologies, critiqué les scientifiques qui
acceptent de travailler dans ce domaine, en rappelant le courage
qu’il avait fallut a certains. Comme Alexander Grothendieck, qui
quitta la recherche quand il vit que son activité permettait de
justifier l’armée. Alors même qu’il travaille dans un domaine
toujours présenté comme « fondamental » (c’est-à-dire
loin des applications) : les mathématiques.
J’écrivais donc
(2007) :
« Grothendieck
est mathématicien, il a obtenu la médaille Fields 1966, [...] il «
renonça à toute recherche lorsqu'il s'aperçut en 1970 que
l'IHES (Institut des Hautes Etudes
Scientifiques) où il travaillait
depuis dix ans recevait des subventions du ministère de la
Défense2»
Il fondera «
Survivre et vivre » dans le but de propager ses idées
antimilitaristes et écologistes
rejoignant l'engagement de son père,
militant anarchiste tué par les nazis.
En 1988, il refuse
le Prix Crafoord et ses 270 000 dollars car son salaire de professeur
et sa retraite lui
suffisse, que la surabondance des uns se fait aux
dépens du nécessaire des autres et enfin parce que
« Dans les
deux décennies écoulées, l'éthique du métier scientifique s'est
dégradée3.»
D'autres
scientifiques ont inventés des lieux de recherches indépendants.
Comme la Comission de
Recherche et d'Information Indépendante sur
la RADioactivité (CRIIRAD), créée en 1986 en réaction
à
l'accident nucléaire de Tchernobyl. Ou encore le CRII-REM (sur les
rayonnements
électromagnétiques), le CRII-GEN (sur le génie
génétique), l'ITAB (Institut technique de l'agriculture bilogique),
le LAMS (Laboratoire d'analyse microbiologique des sols), l'ACRO
(Association pour le
Contrôle de la Radioactivité dans
l'Ouest)4. »
Cette soi-disante
neutralité des scientifiques, qu’il faudrait bien distinguer des
applications est récurrente. C’est pourquoi je me propose aussi de
relayer un texte de Jacques Testart5
et un autre de Jean-Jacques Salomon6
sur le sujet de la responsabilité sociale des scientifiques.
Testart, démonte
d’abord l’adulation culturelle du scientifique et propose de son
côté (pas dans ce texte, mais dans ses autres livres), un tirage au
sort de personnes formées sur le sujet par des experts différents,
et qui puisse ensuite donner leur avis.
Salomon
met en place une définition bien différentes de ce que serait une
science citoyenne : ce serait avant tout des scientifiques qui
ont conscience de leur responsabilité sociale… une perspective
bien différente de celle qui tente de pallier l’absence de
conscience de scientifiques en les alliant avec des associations qui
les relaierai.
À travers un angle
interne a la science (Testart) ou sociologique (Salomon), ils mettent
en relief le changement social qui entoure les chercheurs qui alors
qu’ils prétendent avoir toujours les mêmes motivations de
recherche pour la recherche, on des rôles et des responsabilités
bien supérieure, faisant de leur travail une importance capitale
dans les changements sociaux. Il met aussi en avant, la difficulté
de sortir de ce problème.
2P.M.O
Nanotechnologies, Maxiservitude.
3Le
Monde, 4 mai 1988, Le mathématicien français Alexandre
Grothendieck refuse le prix Crafoord. Je joins aussi deux textes
d'Alexandre Grothendieck.
4On
trouvera plus d'informations dans la revue S!lence n°343, Février
2007.