mercredi 10 juillet 2013

La Vague Vert-Brun

On parlait classiquement de Rouges-Bruns, pour désigner les fachos à tendance sociale. Mais en fait, cela a toujours été leur tendance, puisque nazi signifie aussi national socialisme. Même si l’aspect social (de toute façon très réservé) apparaît bien moins vite que l’aspect national, et lui sert même plutôt de paravent. Comme ces gens qui vont à l’Église, ou disent croire en Dieu, sans avoir lu une seule ligne de leur livre sacré. Il y a fort à parier de toute façon que toutes ses « raisons » cachent surtout des « pratiques de groupes » recherchées par des personnes qui ne les trouvent pas ailleurs.

Une autre tendance bien réelle est verte-brune. Je n’ai pas vu beaucoup de littérature sur eux, alors je me contente de vous faire partager mes dernières découvertes.

« Gilles-Robert » sur Facebook, a envahi une page sur la décroissance avec d’autres comparses a lui. Il a beaucoup « d’amis » vraiment à gauche et engagés dans l’écologie. Il y poste depuis un compte où il a une apparence banale, voire dans les stéréotypes de gauche :

En tout cas, plus que celle qu’il a en tant que militant adhérent au Front National :
h*tps://w*w.facebook.com/pages/Gilles-Robert/382998078388531?fref=ts Gilles-Robert est en fait bien installé. Il a plusieurs comptes (https://w*w.facebook.com/kamaraimo?fref=ts ; https://w*w.facebook.com/LeaveurRaimo?fref=ts), et son passé à gauche lui permet de rester au courant des pratiques de ces milieux, et des contacts, pour y faire son trou. Par exemple, il n'hésite pas a aller au soutien de familles habitant dans des yourtes (il est accroupi sur la photo).


Il est un membre très actif du « mouvement matricien », une niche de pensée anthropologique dans laquelle il va se réfugier pour éviter toute critique (vous n’êtes pas expert, tout ça) tout en mettant en avant une pensée qui valorise la famille, les tribus et leur unité (rejet du métissage). En apparence il s’oppose au patriarcat pour instaurer un... matriarcat (rien que ça – et il aurait même pu avoir lieu en allemagne nazie avec un peu d’effort ht*p://matricien.org/patriarcat/histoire/nsdap/ ). Qu'on ne s'y trompe pas, le matriarcat n'est pas le pouvoir aux femmes, mais le pouvoir famillial (propriété, trésorerie) à la mère (élue par des hommes, parce qu'il ne faut pas pousser). Autrement dit patriarcat, ou matriarcat, les femmes ne sont reconnues que si elles sont mères (les choses sont claires). Qu’est- ce que ça change dans ses soutiens ? Pas grand chose, puis qu’il est contre le mariage homosexuel et qu’il soutient les catho-intégristes des veilleurs. Par ailleurs, quand il fait la présentation de son mouvement... c’était au "Local" de 3ième voie... ht*p://matricien.org/2012/11/08/conference-du-mouvement-matricien-annoncee-le-27-decembre-2012-au-local-rue-de-javel-15e-paris/; h*tp://matricien.org/qui-sont-les-matriciens-2/dossier-de-presse/ Son compte Twitter est par ailleurs très clair ht*ps://twitter.com/Kamaraimo

Des antifas ont fait fuir aussi son CV : http://gillesrobert.123siteweb.fr/(ce qui l'amuse plus qu'autre chose).

Sur le même sujet :
Le Groupe Action Nature du Gud... http://www.nocitehaine.net/?p=435

Les groupes de Libération Animale, habités par des Fachos (qui ont permi entre autre de faire partager à Clément Méric et son agresseur une même cause) http://reseau-ethique.org/author/reseau-ethique/ ; http://laterredabord.fr/?p=13653

Greffe Louis-Benoît, auteur du Breizh journal qui critique l’aéroport de notre dame des landes, mais qui se trouve être un royaliste. http://zad.nadir.org/Breizh-journal-et-autres-blogs

Penser comme un rat, de Vinciane Despret



Comment devrait-on considérer l'interaction avec les sujets animaux-non humain dans le cadre d'expérience scientifique ?
L'auteur propose à travers une phénoménologie créatrice (dans la ligné de Uexküll1 et Florence Burgat) dont les raisonnements entraînent des questions pratiques d’épistémologie et d’éthique, de changer radicalement la perspective du traitement animal, en ne les considérant plus seulement comme sujet de notre recherche, comme un patient, capable de souffrance mesurable, que l’on peu tenter de diminuer ; mais comme un agent, capable de souffrir certes, mais aussi de viser un bonheur, d'avoir ses propres jugements – visible à travers l’observation de ses émotions (qui ne sont plus vu comme opposées a la raison2) – sur les inter-actions que l’on a avec eux, ce qu'on croit leur demander de faire.
L’auteur exécute une critique d’une méthodologie qui consiste a transformer le vivant et ses capacités spécifique, en véritable matériel organique passe partout (dont certains sont allé jusqu’a retirer, les organes de perceptions3). Cette pratique relève d’une course à l’éradication d’artefact, qui est impossible, dans la mesure ou les questions tels quels étaient posées en elle-même ne concernaient pas réellement ce qu’il se passait, mais ce que le chercheur pensent qu’il se passe, le point de vue du sujet étant réduit a celui d’objet4, sa perception étant vu comme « passive », alors qu’elle est « active5 », créatrice. Les acteurs sont capables de jouer, mentir, imiter, « voir ce que cela fait de... », attirer l’attention6... Il propose donc au contraire, d’accepter certaines difficultés dans la réalisation des expériences. En s’inspirant notamment des méthodes que l’on peu chercher et pratiquer pas seulement en primatologie (dont la limite de la méthode « d’habituation » visant a se faire oublier, se rendre invisible, est critiquée par le rappel de l’attente de liens sociaux) mais aussi en ethnologie. Il faut accepter de prendre en compte l’influence sur les pratiques sociales des agents participants a l’expérience, en particulier chez les animaux grégaires et peut-être en tenant compte de la spécificité des capacités de chacun-e (capacité qui pour l’auteur ne doivent pas être réduites par défaut, car « les recherches ont considérablement modifié ce qu’on pensait de ces animaux », il faudrait donc leur laisser le bénéfice du doute, aller dans une certaine mesure a l’encontre de ce qui peu-être attendue d’un certaine idée de la « parcimonie » ou simplicité7). Cela peu passer par la sélection progressive des participants en fonction de s’il peuvent être observé en continue à une distance proche, si son statue social n’est pas trop influencé par cette inter-action privilégiée avec l’expérimentateur, ou encore si cela ne va pas trop changé son comportement vis a vis de ses pairs (concurrence accrues).
L’auteur écarte les difficultés supplémentaire que pourrait apporter cette approche (compromis de la généralisation, car chaque animal est particulier8. Prise en compte d’acteurs supplémentaires, comme les bergers, les éleveurs9, qui connaissent bien les cobayes) en rappelant les bénéfices qu’il est possible d’en tirer, à travers la prise en compte d’artefact attendus que l’on tentera pas de détruire (par soucie de préservation du bien être des participants, autant chercheurs10, que cobaye11) quand on ne parvient pas a les éviter, mais que l’on peu prendre en compte. Il s’agit donc bien de penser « avec », et non « contre » en se posant par ex. la question « a quoi a-t-il répondu ? ». Quitte pourquoi pas à, comme les Japonais pratiquant une cérémonie en hommage aux animaux mort pour la science, à se trouver une pratique qui fasse sens dans notre culture.
Il faut relever certaines limites de ces propositions. L’auteur se demande quels sont les limites du laboratoire, « Sera-t-il cable de construire les conditions d’une véritable collaboration entre co-expert ou, au contraire, rélèguera-t-il les techniciens au rôle de variables expérimentales supplémentaires ? » renvoyant leur perception au domaine du privé, éliminer par les protocoles ? Mais les chercheurs eux-même sont confronté à des difficultés quand par ex. ils doivent extrairent le cerveau d’une bête dont par ailleurs ils se sont occupés. L’empathie pose alors question, remettant en tension la radicalité d’une telle nouvelle perspective d’inter-action et rapproche les conséquences d’une telle pensée de celle de Martha Nussbaum12 sur l’expérience animale, mais par une voie toute différente.

Notes

1Même si cette méthode semble toujours pour moi s’apparenter à une montagne qui accouche d’une souris.
2Des rats sont capable de faire « l’expérience de la déception (ou de l’exaltation) ».
3Le livre met en avant entre autre, deux scientifiques aux pratiques particulièrement cruelles : Harry Harlow, et le béhavioriste John Watson qui à « retiré » à un rat « ses yeux, son bulbe olfactif et ses vibrisses, essentiels au sens du toucher chez le rat ». L’auteur évoque aussi une expérience de J.W. Mason pour laquelle il parle de « jeune », alors que l’animal (des singes non-humains) n’ayant pas choisi eux-même leur sort, il est plus juste de parler de procédé visant a l’affamer plus ou moins discrètement.
4« Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de l’artefact par excellence. Les rats répondent à une autre question que celle que l’expérimentateur leur pose. Et l’expérimentateur ne peut, à aucun moment s’en douter, simplement parce qu’il n’a pas pris en considération le point de vue que le rat pouvait avoir sur la situation. »
5A minimat la situation expérimentale pour l’animal doit souvent lui apparaître comme « exceptionnelle ». L’auteur propose une double signification « ce n’est pas comme d’habitude » et « cela ne va pas durer ».
6Ce panel est inspiré des travaux de Mark Bekoff.
7Le critère de « simplicité » a toujours était ambigu. Qu’est ce qui est le plus simple : appliquer une règle spécifique a chaque espèce, ou une attention généralement élevée quelque soit l’espèce ? Dans le doute, autant choisir la seconde option qui nous épargne des traitements qui pourrait être mauvais inutilement. Il ne s’agit d’ailleurs pas ici de « vérité », mais d’éthique.
8Il en est a priori de même en médecine humaine, mais renonce t’on a des traitements bien souvent issus de généralisation aussi, pour autant ?
9Des réflexions qui la rapproche du travail de Jocelyne Porcher.
10Les chercheurs n’aime pas non plus infliger des traitements qui vont a l’encontre de leur éthique. Des centres d’aides ont même était mis en place pour ceux qui rencontre ce sentiment (« difficultés de justifier leur métier auprès de leurs proches, et la nécessité d’espaces de discussion qui accompagneraient le droit de s’opposer au fait de prolonger des situations inacceptables »).
11« les rats traités avec amitié et confiance se sont avérés bien meilleurs à l’apprentissage, comme on pourra dire que les rats vécus comme intelligents ont été traités avec plus d’attention. »
12Nussbaum Martha C., Par-delà la « compassion » et l' « humanité », justice pour les animaux non humains. Dans H. -S. Afeissa et J. -B. Jeangène Vilmer (textes réunis par), Philosophie animale, 2010, éd. Vrin.