Bertrand
Russell dans science et religion, fait un des
premiers bon tour de la question en mêlant science, philosophie, et
étude des avis religieux. Il aborde des problèmes complexes
(rapport âme-corps, la perception, la conscience), avec une
philosophie extrêmement claire tout en prenant en compte des auteurs
réputés difficiles (Kant, Hegel) en n’hésitant pas a démystifié
certains auteurs et idées.
Dans
le ch. 1, Science et religion prétendent a la même recherche de la
vérité factuelle, elle seront en conflit. Mais si la science
conserve la question de la vérité et que la religion accepte son
seul terrain morale, les conflits diminuerons. À cette fin la
religion doit accepter de ne pas chercher à déduire la morale de
croyance non-scientifiques. Dans les chapitres suivants Russell
montre les méfaits des croyances religieuses sur différentes
aspects : l’astronomie (ch.2), l’évolution (ch. 3),
médecine (ch. 4), la psychologie [a travers le thème de l’âme et
de la conscience] (ch. 5), la causalité (ch. 6), l’accès au
savoir (ch. 7). Il rappelle aussi l’omniprésence dans la religion
d’un finalisme (téléologisme, ch. 8), alors qu’il est possible
de dissocier les idées morales, des descriptions scientifiques (ch.
9), enfin il conclue en montrant que l’apaisement de la religion
n’est qu’un geste d’un mouvement qu’il souhaite plus général
(ch. 10).
En
astronomie, la religion chercher a conserver l’idée d’un
aristotélisme et déisme anthropocentriste fort, qui place l’homme
et « sa » Terre au centre d’un univers par ailleurs
fixe, habité par des formes parfaites dessiné par un dieu ingénieur
de l’univers. Copernic, Kepler, Galilée on du se battre avec le
clergé pour leur opinions divergente (sans être pour autant athée).
En
évolution, contre l’idée d’une création plus ou moins
spontanée, jeune, crée dans sa perfection, l’idée de d’évolution
s’applique à l’ensemble des sciences, en particulier :
l’univers (Kant, Laplace), la géologie (Hutton) et les animaux
(Buffon, Lamarck, Darwin).
En
médecine, la religion à fait proliférer l’idée que les
maladies peuvent être causée par le démon, la possibilité de
soins miraculeux, et des traitements qui durcissent de l’exorcisme
a la torture en cas de résistance du mal. Par ailleurs elle a
considérablement combattu l’anatomie (en particulier la
dissection), la physiologie (dont la circulation du sang), les
« injections » visant a amoindrir les maladies
(l’inoculation puis la vaccination) ou la souffrance
(l’anesthésie). Au-delà de la condamnation des doctrines et des
pratiques, elle a condamnée des médecins.
En
psychologie, l’âme et son jugement son maintenu malgré
leur critique par un matérialisme grandissant, pour des raisons de
conservatisme moral (par Descartes et Kant notamment).
Des
doutes sur la causalité, mettant en jeu le libre-arbitre et
le déterminisme sont exposés a travers la physique quantique.
Russell ne tranche pas, reste sceptique et canalise : « La
recherche des lois causales […]
est l’essence de la science ; par suite, dans un sens purement
pratique, l’homme de science doit toujours admettre le déterminisme
comme hypothèse de travail. Mais il n’est pas tenu d’affirmer
qu’il existe des lois causales, sauf quand il les a effectivement
découvertes : ce sait même imprudent de sa part. Mais il
serait plus imprudent encore d’affirmer positivement qu’il
connaît un domaine où les lois causales n’agissent pas. »
L’accès
au savoir est différent pour la religion qu’il pense qu’une
modification de la personnalité morale et physique est nécessaire,
alors que le scientifique mettra en place une situation, proposera
des instruments, sans pour autant exiger d’une personne qu’elle
soit « réceptive », qu’elle pratique le jeûne, la
méditation, des exercices respiratoires, voire prenne des drogues
(elle peuvent produire des effets, des fragments de vérité, mais
pas une source de sagesse générale).
Le
finalisme religieux existe sous différente forme (donné dés le
début, en progression constante, émergent), mais au vu du résultat,
on peu se demander s’il s’agit vraiment d’une réussite, et
c’est un faible réconfort pour ceux qui meurent de faim et de soif
de savoir que Dieu a fait le meilleur des mondes ou qu’il est lui
même le monde. Il est fort probable par ailleurs que l’histoire
des vivants sur terre se termine non seulement pour les humains mais
pour l’ensemble des vivants qui si déplacent tout simplement avec
la fin de notre Soleil.
Dissocier
les idées morales des descriptions scientifiques, voilà une des
propositions afin de bien laisser continuer la science a oeuvrer,
tout en permettant aux tenants d’avoir leur avis moral personnel.
Russell insiste sur la distinction de preuve et de rationalité en
science, alors que la morale userait du registre des sentiments pour
se répandre.
En
conclusion, la progression d’une religion libérée de
tentations barbares par la science, n’est qu’un geste d’un
mouvement plus général qui devrai s’appliquer aussi bien a la
science qui parfois améliore la barbarie, mais plus encore a la
libération d’une classe dirigeante internationale toujours en
droit d’agir comme l’inquisition la fait sur les diverses
opinions politiques et qui saura toujours se servir de la science
avec arrogance et pour son propre compte.