jeudi 9 octobre 2014

Lecture de Science et Religion de Bertrand Russell


Bertrand Russell dans science et religion, fait un des premiers bon tour de la question en mêlant science, philosophie, et étude des avis religieux. Il aborde des problèmes complexes (rapport âme-corps, la perception, la conscience), avec une philosophie extrêmement claire tout en prenant en compte des auteurs réputés difficiles (Kant, Hegel) en n’hésitant pas a démystifié certains auteurs et idées.
Dans le ch. 1, Science et religion prétendent a la même recherche de la vérité factuelle, elle seront en conflit. Mais si la science conserve la question de la vérité et que la religion accepte son seul terrain morale, les conflits diminuerons. À cette fin la religion doit accepter de ne pas chercher à déduire la morale de croyance non-scientifiques. Dans les chapitres suivants Russell montre les méfaits des croyances religieuses sur différentes aspects : l’astronomie (ch.2), l’évolution (ch. 3), médecine (ch. 4), la psychologie [a travers le thème de l’âme et de la conscience] (ch. 5), la causalité (ch. 6), l’accès au savoir (ch. 7). Il rappelle aussi l’omniprésence dans la religion d’un finalisme (téléologisme, ch. 8), alors qu’il est possible de dissocier les idées morales, des descriptions scientifiques (ch. 9), enfin il conclue en montrant que l’apaisement de la religion n’est qu’un geste d’un mouvement qu’il souhaite plus général (ch. 10).
En astronomie, la religion chercher a conserver l’idée d’un aristotélisme et déisme anthropocentriste fort, qui place l’homme et « sa » Terre au centre d’un univers par ailleurs fixe, habité par des formes parfaites dessiné par un dieu ingénieur de l’univers. Copernic, Kepler, Galilée on du se battre avec le clergé pour leur opinions divergente (sans être pour autant athée).
En évolution, contre l’idée d’une création plus ou moins spontanée, jeune, crée dans sa perfection, l’idée de d’évolution s’applique à l’ensemble des sciences, en particulier : l’univers (Kant, Laplace), la géologie (Hutton) et les animaux (Buffon, Lamarck, Darwin).
En médecine, la religion à fait proliférer l’idée que les maladies peuvent être causée par le démon, la possibilité de soins miraculeux, et des traitements qui durcissent de l’exorcisme a la torture en cas de résistance du mal. Par ailleurs elle a considérablement combattu l’anatomie (en particulier la dissection), la physiologie (dont la circulation du sang), les « injections » visant a amoindrir les maladies (l’inoculation puis la vaccination) ou la souffrance (l’anesthésie). Au-delà de la condamnation des doctrines et des pratiques, elle a condamnée des médecins.
En psychologie, l’âme et son jugement son maintenu malgré leur critique par un matérialisme grandissant, pour des raisons de conservatisme moral (par Descartes et Kant notamment).
Des doutes sur la causalité, mettant en jeu le libre-arbitre et le déterminisme sont exposés a travers la physique quantique. Russell ne tranche pas, reste sceptique et canalise : « La recherche des lois causales […] est l’essence de la science ; par suite, dans un sens purement pratique, l’homme de science doit toujours admettre le déterminisme comme hypothèse de travail. Mais il n’est pas tenu d’affirmer qu’il existe des lois causales, sauf quand il les a effectivement découvertes : ce sait même imprudent de sa part. Mais il serait plus imprudent encore d’affirmer positivement qu’il connaît un domaine où les lois causales n’agissent pas. »
L’accès au savoir est différent pour la religion qu’il pense qu’une modification de la personnalité morale et physique est nécessaire, alors que le scientifique mettra en place une situation, proposera des instruments, sans pour autant exiger d’une personne qu’elle soit « réceptive », qu’elle pratique le jeûne, la méditation, des exercices respiratoires, voire prenne des drogues (elle peuvent produire des effets, des fragments de vérité, mais pas une source de sagesse générale).
Le finalisme religieux existe sous différente forme (donné dés le début, en progression constante, émergent), mais au vu du résultat, on peu se demander s’il s’agit vraiment d’une réussite, et c’est un faible réconfort pour ceux qui meurent de faim et de soif de savoir que Dieu a fait le meilleur des mondes ou qu’il est lui même le monde. Il est fort probable par ailleurs que l’histoire des vivants sur terre se termine non seulement pour les humains mais pour l’ensemble des vivants qui si déplacent tout simplement avec la fin de notre Soleil.
Dissocier les idées morales des descriptions scientifiques, voilà une des propositions afin de bien laisser continuer la science a oeuvrer, tout en permettant aux tenants d’avoir leur avis moral personnel. Russell insiste sur la distinction de preuve et de rationalité en science, alors que la morale userait du registre des sentiments pour se répandre.
En conclusion, la progression d’une religion libérée de tentations barbares par la science, n’est qu’un geste d’un mouvement plus général qui devrai s’appliquer aussi bien a la science qui parfois améliore la barbarie, mais plus encore a la libération d’une classe dirigeante internationale toujours en droit d’agir comme l’inquisition la fait sur les diverses opinions politiques et qui saura toujours se servir de la science avec arrogance et pour son propre compte.